Quatre sites sur cinq mettant en scène des abus sexuels d’enfants sont hébergés en Europe

Petit à petit, les langues se délient concernant les abus sexuels au Royaume-Uni.
Pieterjan Van Leemputten

La très grande majorité des sites montrant des abus sexuels d’enfants sont hébergés en Europe. Rien que les Pays-Bas en hébergent quasiment la moitié. Voilà ce que révèle un rapport de l’Internet Watch Foundation (IWF).

L’IWF est une organisation qui contrôle les URL liées à des images d’abus sexuels d’enfants. En 2018, l’organisation a ainsi examiné 105.047 adresses, où c’était effectivement le cas.

Ce qui peut paraître étonnant, c’est que 47 pour cent des liens examinés étaient hébergés aux Pays-Bas. L’ensemble de l’Europe, en ce compris la Russie et la Turquie, héberge même 78,8 pour cent du contenu pornographique mettant en scène des enfants. Soyons clairs: il s’agit ici du pourcentage d’URL, pas de la quantité de photos/vidéos et pas du nombre de données ou de visiteurs.

Après les Pays-Bas, ce sont les Etats-Unis qui, avec 12 pour cent, hébergent le plus de sites intégrant ce type de contenu. La Russie et la Slovaquie représentent toutes deux 11 pour cent des sites hébergés, alors que 6 autres pour cent sont hébergés en France.

Gratuits et anonymes

Cela signifie-t-il que les Pays-Bas et, partant, l’ensemble de l’Europe constituent un ‘port franc’ pour la pornographie enfantine? Pas tout à fait. Une partie de l’explication tient dans le fait que divers sites d’hébergement d’images se trouvent aux Pays-Bas. L’IWF signale elle-même que la plupart des images – quelque 82 pour cent – ont été découvertes sur ce genre de plates-formes.

Ce sont des sites, sur lesquels l’utilisateur peut déposer assez rapidement n’importe quelle image. Qui plus est, 95 pour cent des URL contrôlées provenaient de services web gratuits, où l’on peut par conséquent créer un compte de manière très anonyme.

Les autres URL renvoyaient à des ‘coffres-forts’ numériques (‘cyberlockers’, 5%), des sites de bannières (4%), des blogs (3%), des sites web traditionnels (1%) et des forums (1%). Les réseaux sociaux et les sites de vidéos représentaient tous deux moins d’un pour cent de la quantité d’URL examinées.

De moins en moins commercial

Le nombre d’URL, où l’IWF a déniché du contenu lié à des abus sexuels d’enfants, est passé de 78.589 d’URL uniques en 2017 à 105.047 l’année dernière. L’IWF elle-même indique cependant qu’elle dispose aujourd’hui d’une meilleure technologie pour détecter ce genre de contenu et pour contrôler davantage de liens.

Enfin, l’offre commerciale de telles images continue de régresser. En 2015, ces dernières représentaient encore 21 pour cent de l’offre, contre 11 pour cent en 2017, et même 7 pour cent seulement l’an passé.

Dans son rapport annuel complet, l’IWF aborde plus en détail ses résultats.

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