Prévenir le burn-out grâce à une appli?

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Els Bellens

Stress, burn-out, bore-out : autant de maux de l’employé moderne. Pour permettre à leurs collaborateurs d’être heureux et productifs, les employeurs doivent déceler les failles de leur organisation. SD Worx propose une appli qui contrôle en permanence l’état des employés.

Comment se sentent vos collaborateurs ? Le questionnaire de satisfaction des collaborateurs est en général bien long et souvent très vite bâclé. Tandis qu’il faut des mois avant d’en voir les résultats. Le prestataire de services RH SD Worx essaie de trouver une solution en lançant une appli qui mesure en permanence la charge de travail et la satisfaction du personnel. L’objectif est de permettre aux entreprises de réagir rapidement si nécessaire. En outre, celles-ci peuvent directement voir si leurs actions débouchent effectivement sur des résultats concrets.

FEED-BACK

Il ressort d’une enquête de SD Worx que la satisfaction des collaborateurs régresse depuis quelques années. Pour de nombreux employés, l’une des causes réside dans l’absence de feed-back. “Le lien avec l’employeur se délie, surtout avec les phénomènes de numérisation, de télétravail, etc. Reste que la numérisation peut représenter une solution pour renforcer le lien, explique Lorenzo Andolfi, chercheur RH chez SD Worx. En collaboration avec Q 1.6, l’entreprise a développé l’appli Employee Pulse qui cartographie la charge de travail. “Nous voulions créer davantage de transparence sur des problèmes tels que le burn-out, précise Andolfi. Avec cette appli, les gens peuvent indiquer comment ils ressentent leur charge de travail, ce qui permet d’en discuter.”

L’appli propose chaque jour aux employés une série de questions brèves : comment vous sentez-vous ?, quel est votre niveau d’énergie ?, quel volume de travail avez-vous ? etc. Quelques secondes suffisent pour répondre. “Comme nous demandons leur feed-back en temps réel, il ne faut pas que cela prenne trop de leur temps, ajoute Frederik Somers, business manager de l’équipe Données chez SD Worx. Maximum 2 fois par jour, de 2 à 3 questions.”

TABLEAU DE BORD DE LA CHARGE

Les réponses sont intégrées dans des rapports adressés aux différents participants et managers. Ainsi, le directeur des RH reçoit un tableau de bord lui permettant de comparer les différentes équipes ou les départements. “Il est important de ne pas savoir uniquement quelle est la charge de travail, explique Somers. Il faut également savoir dans quel environnement les risques sont les plus élevés. Ce faisant, on peut travailler de manière proactive pour éviter le burn-out.”

Dashboard Employee Pulse
Dashboard Employee Pulse© SD Worx

Les managers peuvent analyser pour leur équipe l’évolution du niveau d’énergie dans le temps ou zoomer pour voir de quels employés il s’agit. Même si ceux-ci restent anonymes, précise Andolfi. “Vous recevez une sorte de carte de chaleur avec les collaborateurs en vert ou en rouge.” Chaque collaborateur se voit attribuer un point sur un quadrant, affichant la quantité de travail par rapport à la gérabilité. Ainsi, un collaborateur peut avoir beaucoup de travail, mais ne pas considérer que c’est un problème ou ne pas avoir trop de travail et estimer ne pas pouvoir s’en sortir. Les employés peuvent eux-mêmes accéder à un tableau de bord de leurs résultats et se comparer au reste de l’équipe.

PAS DE PANIQUE

Reste que “les données ne disent pas tout”, relève Peter Beeusaert, consultant chez SD Worx. Le facteur humain reste important. Du coup, l’entreprise devra utiliser cette appli comme le point de départ d’ateliers et d’un accompagnement. “Tout commence par la sensibilisation. Souvent, on constate que les gens qui risquent un burn-out ne s’inquiètent tout simplement pas. Ils n’ont pas le temps de s’interroger. La première étape est donc la conscientisation”, insiste Beeusaert, qui ajoute que des ateliers permettent ensuite d’approfondir le problème.

A noter qu’il ne convient pas de paniquer si l’on se retrouve dans le mauvais quadrant. “Le niveau d’énergie d’un collaborateur est comme une montagne russe”, précise Beeusaert. De nombreux emplois passent par des périodes plus lourdes et moins lourdes. “Cela ne représente un danger que si la tendance se maintient, enchaîne Lorenzo. L’une des prochaines étapes du développement de l’appli est un retour d’expérience direct de la part de l’utilisateur final. C’est ainsi que nous pourrions lui envoyer un message indiquant qu’une tendance présente un risque. Nous envisageons en l’occurrence plusieurs pistes.”

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