Prestation “très peu convaincante” de Didier Bellens devant la commission Infrastructure

L’audition de Didier Bellens devant la commission Infrastructure de la Chambre a fait l’unanimité contre elle parmi les parlementaires, jeudi matin. Le patron de Belgacom y a notamment été interrogé sur la vente d’un bâtiment de l’opérateur à une société dont il est administrateur, la lettre envoyée au président du CD&V ou encore sur ses mandats.

L’audition de Didier Bellens devant la commission Infrastructure de la Chambre a fait l’unanimité contre elle parmi les parlementaires, jeudi matin. Le patron de Belgacom y a notamment été interrogé sur la vente d’un bâtiment de l’opérateur à une société dont il est administrateur, la lettre envoyée au président du CD&V ou encore sur ses mandats.

Selon un article paru dans le Morgen, le patron de Belgacom souhaitait vendre l’immeuble Paille situé rue Lebeau à Bruxelles à la société Immobel dont il est administrateur. Celle-ci aurait reçu les plans techniques du bâtiment il y a deux ans.

“Le bâtiment Paille n’a pas encore été vendu, il n’y a donc pas de conflit d’intérêt”, a répondu M. Bellens. “C’est une décision industrielle. Belgacom possédait une série d’immeubles équipés de technologie pour la téléphonie fixe. Cette technologie a 75 ans et Alcatel n’assurera plus sa maintenance, nous devons donc passer au digital. ”

“Il y a eu sept réunions, dont une seule avec Immobel et à laquelle je n’ai pas participé”, a-t-il poursuivi. “Les informations étaient connues du marché. Nous répondions à tous les groupes qui venaient poser des questions. Jusqu’à présent nous n’avons reçu aucune offre de prix. Quand le processus sera terminé, on pourra à ce moment là évaluer la qualité des offres et le conseil d’administration décidera s’il est intéressant de vendre.”

Les réponses de Dider Bellens n’ont pas convaincu les parlementaires, qui semblait selon eux “ailleurs” et “en dehors des réalités”. “Il faut que M. Bellens réalise qu’il a des comptes à rendre au parlement en tant que patron d’une entreprise publique”, a souligné Valérie De Bue (MR). “Il s’est comporté comme une victime, feignant de ne pas comprendre que c’est son comportement et son éthique qui posent question”, a ajouté Karin Lalieux (PS). “M. Bellens est incorrigible, nous n’avons pas entendu une seule parole qui montre qu’il devait se remettre en question ni une une seule réponse satisfaisante quant au fond”, selon Ronny Balcaen (Ecolo).

La réalisation d’un audit externe, réclamée par les membres de la commission, ne pose aucun problème au patron de l’opérateur historique. Il s’est en effet dit persuadé que celui-ci arrivera aux mêmes conclusions que celui effectué en interne et qui l’a mis hors de cause.

En ce qui concerne la lettre envoyée par le patron de Belgacom au président du CD&V pour se plaindre de l’attitude du député Roel Deseyn, démarche assimilée par plusieurs membres de la commission à une tentative “d’intimidation”, M. Bellens a répondu qu’il avait “décidé de réagir de manière très discrète après s’être senti attaqué (par les informations parues dans la presse)”, suscitant de vives réactions parmi les parlementaires.

“Je m’excuse si ma démarche a été mal comprise, mais je n’ai pas à être insulté par qui que ce soit”, a-t-il dit.

Interrogé également sur son cumul de mandats, Didier Bellens a répondu qu’il n’en avait qu’un seul d’administrateur dans une société cotée ou commerciale, en l’occurrence chez Immobel.

“Le seul mandat exécutif que j’occupe, c’est chez Belgacom, j’ai donc montré que je préférais les télécoms à l’immobilier”, a-t-il conclu en réponse à une question d’un membre de la commission. (Belga)


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