Pourquoi certains projets échouent-ils?

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Il arrive que des projets IT se traduisent par un échec, avec des applications que personne n’utilise ou des solutions n’ayant plus aucune pertinence. La préparation est plus que jamais essentielle.

L’analyse métier est le domaine de spécialisation de l’International Institute of Business Analysts (IIBA), une association qui regroupe 30.000 analystes métier dans le monde. ” Les raisons de l’échec d’un projet IT sont multiples. Souvent, c’est une question de vision tunnel, explique Stefan Bossuwé, actuellement actif en tant que consultant métier chez Smals, cofondateur et ambassadeur de l’IIBA Brussels Chapter et EMEA Regional Deputy Director Europe chez IIBA. Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous tendez à voir tout problème comme un clou. Les entreprises considèrent trop souvent le projet IT comme la seule solution à leur problème, alors que l’analyse métier pure permet déjà d’apporter beaucoup de réponses. ”

L’accent est trop souvent mis sur le volet technique. ” ANN LEEMANS, IIBA Brussels Chapter:

L’aspect humain

Une analyse déficiente – avant même le démarrage du projet – est souvent la cause la plus fréquente d’échec. ” Certes, le projet peut apporter certains résultats, mais pas la solution dont l’entreprise a besoin “, ajoute Robin Smets, Competence Centre Leader Business Analysis chez Contraste Europe et board member de l’IIBA Brussels Chapter.

Dans ce contexte, il ne faut pas oublier la dimension humaine “, enchaîne Ann Leemans, Management Consultant chez Harmony Group et également board member de l’IIBA Brussels Chapter. L’accent est trop souvent mis sur le volet technique. Or si vous n’avez pas l’adhésion des personnes et que celles-ci n’utilisent pas la solution, le projet ne pourra pas être une réussite. ”

Pour éviter l’échec, une bonne préparation se révèle essentielle: d’abord cartographier les besoins du métier et des parties prenantes, puis ensuite seulement aborder l’aspect technique. En l’occurrence, l’accent doit être mis sur la prioritisation des éléments susceptibles de créer de la valeur, le tout encadré par l’indispensable gestion du changement. ” L’analyste métier agit alors comme un facilitateur du changement escompté “, précise encore Ann Leemans. Et si le risque d’échec apparaît dans la suite du projet, intervenir rapidement est le message. ” Mais analysez d’abord les raisons pour lesquelles le projet pourrait échouer. ”

Valeur ajoutée

Le rôle de l’analyste métier consiste donc à imaginer une solution idéale – et donc à éviter tout risque d’échec. ” Il convient pour ce faire d’impliquer l’analyste métier le plus rapidement possible, fait remarquer Stefan Bossuwé, en fait même avant que le projet ne commence vraiment. ” L’analyste métier collabore à cet égard avec le responsable du projet ou le ‘product owner’ du projet. ” Il est important de faire adhérer les collaborateurs, poursuit Stefan Bossuwé, afin que la solution puisse vraiment être utilisée.

La clé du succès réside dans la manière dont l’entreprise aborde la solution potentielle. ” C’est à ce niveau que se situe la contribution de l’analyste métier, estime Stefan Bossuwé. L’accent est mis sur ‘la solution au problème’ et non la solution elle-même. ” Le projet IT apparaît comme un moyen de résoudre un problème ou une opportunité à exploiter. ” Même les analystes techniques qui évoluent vers les fonctions d’analyste métier ne doivent pas perdre de vue cet aspect “, insiste Ann Leemans. Leurs connaissances techniques est une plus-value, mais ils ne doivent pas se centrer sur l’IT uniquement. ” Car à nouveau se manifeste le risque de ne considérer que la seule solution IT. ” Alors que l’analyste métier doit plutôt se positionner par rapport à la problématique “, conclut Robin Smets.

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