Pour 7 millions de dollars d’Ethereum dérobés lors d’une attaque en ligne
En lançant une attaque spectaculaire contre une phase de capitalisation en ligne, des hackers ont réussi à emporter l’équivalent de 7 millions de dollars (6 millions d’euros) d’Ethereum, une monnaie alternative dans le style Bitcoin.
La cible de l’attaque web était la plate-forme commerciale en ligne de crypto-monnaie CoinDash. La start-up israélienne était justement occupée à une ‘ICO’ (Initial Coin Offering). Il s’agit là d’une nouvelle façon pour de jeunes entreprises d’acquérir des fonds.
CoinDash envisageait d’accroître son capital en émettant des jetons (tokens) numériques propres et en les échangeant auprès d’investisseurs contre de la crypto-monnaie Ethereum, une nouvelle variante en vogue du Bitcoin. Un quart d’heure après le démarrage de l’ICO, des pirates ont toutefois réussi à prendre le contrôle du site web et à changer l’adresse vers laquelle les investissements devaient être transférés. Il en est résulté que des millions de dollars en Ethereum sont tombés dans l’escarcelle des voleurs. La plate-forme elle-même est encore parvenue à réunir 6,4 millions de dollars de capital, mais les hackers en ont quand même emporté sept millions, avant que CoinDash ne mette fin à l’opération.
C’est la première fois qu’une ICO est attaquée. Ce genre d’ICO est comparable à une version de chaîne blocs de Kickstarter. Des milliers d’investisseurs individuels peuvent ici offrir de l’argent à une entreprise en échange de jetons de cette dernière (cela peut être une crypto-monnaie propre ou une autre valeur encore, comme l’adhésion à un réseau). Il s’agit quasiment d’une version en ligne de l’entrée à la Bourse d’une entreprise (en anglais IPO ou Initial Public Offering). Les petites entreprises évitent ainsi les capital-risqueurs traditionnels. Au lieu de recevoir de l’argent classique, la start-up fait alors l’objet d’investissements en crypto-monnaie (comme en Bitcoin par exemple). Autre avantage: le processus est soumis à une législation nettement plus légère que l’entrée à la Bourse. L’inconvénient: tout se passe numériquement, ce qui signifie que le piratage est toujours possible.
Un nouveau style de phase de capitalisation
Ces ICO ont gagné en popularité l’année dernière. En 2017, 540 millions de dollars ont déjà été récoltés avec la vente de jetons pour de la crypto-monnaie, selon le magazine Fortune. Une même start-up, Bancor, est parvenue à recueillir ainsi pour 147 millions de dollars de crypto-monnaie. Une autre encore, DAO, a récolté plus de 150 millions de dollars, dont un tiers a été subtilisé par une hacker un mois plus tard.
Cette popularité pourrait diminuer suite à ce nouveau piratage. Le fait que la plupart de ces ICO se passent en Ethereum, n’est par exemple pas vu de gaieté de coeur par Charles Hoskinson, l’un des co-fondateurs d’Ethereum. L’année dernière, il a ainsi vu la valeur de la crypto-monnaie croître de… 1.700 pour cent, ce qu’il compare lui-même à une bombe à retardement. “On me dit que les ICO sont quelque chose de favorable pour l’Ethereum, parce que sa valeur ne cesse d’augmenter, mais c’est une bombe à retardement”, explique-t-il ainsi à l’agence Bloomberg. “Il y a un excès de jetons, parce que les petites entreprises ne font des jetons que de choses qu’on peut faire avec une chaîne de blocs existante. Elles sont aveuglées par l’idée de récolter facilement et rapidement de l’argent.”
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