Pendant une semaine, on a testé Uber pour nous rendre à la rédaction

© Reuters

Le service de taxi Uber consultable via une appli a offert cinq courses gratuites à Bruxelles la semaine dernière. Quelle est la fiabilité d’Uber? Nous avons voulu en avoir le coeur net.

Avec le service de taxi alternatif Uber, il était possible, la semaine dernière, de bénéficier de cinq courses gratuites. C’est avec cette action que le fournisseur mobile de services de taxi est passé à l’offensive contre la ministre bruxelloise des transports Brigitte Grouwels qui, depuis le lancement du service de taxi, avait fait confisquer 3 voitures Uber, pour non-respect de la loi en vigueur.

uberPOP, le service de taxi qu’Uber a lancé fin février, est un service permettant à des particuliers de partager leur voiture contre une indemnité. Le service fonctionne via une appli. L’utilisateur crée un compte, pour lequel l’adresse e-mail et les données de la carte de crédit sont importantes. Toute la transaction s’effectue ainsi via l’appli. Il ne faut rien payer en espèces, et la facture aboutit dans votre boîte mail, dès que vous êtes arrivé à destination.

J’habite Gand et je me rends chaque matin aux environs de neuf heures à la Gare Centrale de Bruxelles. Là, je prends normalement un bus, qui me conduit une petite demi-heure plus tard environ à la rédaction. Mais pour vérifier tout ce qui se dit à propos d’Uber, j’ai décidé de me rendre à la rédaction avec uberPOP une semaine durant.

Lundi
Alors que je sors du train, j’ouvre l’appli. Je vois qu’un seul chauffeur est actif à Bruxelles. Sur la petite carte, je vois l’emplacement de sa voiture. Dans l’appli, j’appuie sur ‘commander uberPOP’ et reçois le message selon lequel le chauffeur est en route.

Le conducteur s’appelle Othman et conduit une Volkswagen EOS, m’apprend l’appli. Huit minutes plus tard, il arrive. Othman est vêtu d’une chemise impeccablement blanche et arbore un grand sourire. ‘C’est le deuxième jour que je travaille pour Uber, et cela me plait beaucoup!’ Othman est d’habitude un chauffeur privé à bord d’une Mercedes classe E. ‘Ce n’est pas ma propre voiture, vous savez!’, dit-il en riant. C’est pendant ses loisirs qu’il roule pour Uber. Pendant quelques heures, aussi longtemps qu’il y a des courses. Je remarque qu’il a une grande d’expérience de la conduite. Il roule souplement et je me sens parfaitement à l’aise. A mi-course, je remarque qu’il n’a pas de GPS dans sa voiture. Pourquoi? ‘Tout se passe dans ma tête, j’habite ici’, répond-il en souriant. Juste avant d’arriver à destination, Othman explique qu’il trouve intéressant de pouvoir déterminer lui-même le temps à consacrer à Uber. Parfois, il roule quelques heures, lorsqu’il en a envie. Cela lui rapporte un joli complément. ‘Et si je n’ai pas envie, je reste à la maison.’

Je sors du véhicule et reçois aussitôt un mail. Normalement, la course me coûterait 13,43 euros, mais aujourd’hui, elle est gratuite.

Mardi
Dans le train qui m’emmène de Gand à Bruxelles, je consulte déjà l’appli. Hier, j’ai attendu 8 minutes, avant que le chauffeur n’arrive à la Gare Centrale. Si mon timing est meilleur aujourd’hui, le chauffeur sera sur place plus ou moins à la même heure et je ne perdrai pas de temps. Mais sur la carte, je ne trouve aucun chauffeur Uber sur Bruxelles. Je tente d’en commander un via l’appli, mais je reçois le message suivant: ‘Désolé, pas de voiture disponible. Réessayez plus tard!’ Je décide de ne pas attendre et prends le bus.

Mercredi
Aujourd’hui, je travaille chez moi et n’ai donc pas besoin d’Uber. Mais à neuf heures, je consulte quand même l’appli pour savoir si un chauffeur est disponible à Bruxelles. Mais la réponse est identique à celle d’hier: pas de chauffeur Uber en circulation.

Jeudi
Je me retrouve à la Gare Centrale de Bruxelles à neuf heures. Il n’y a de nouveau aucun chauffeur Uber de disponible dans l’appli. Après deux minutes d’attente, mon bus habituel arrive. Je décide de le prendre. Alors que je suis proche de la rédaction, j’ouvre de nouveau l’appli et découvre qu’un chauffeur est actif. Mais lorsque je la consulte dix minutes plus tard, il a de nouveau disparu.

Dans l’après-midi, je constate qu’un chauffeur Uber est bien actif, mais qu’il se trouve constamment en un endroit bizarre: dans une rue au sud de Bruxelles, loin du centre-ville. Je ne peux le commande car il se tient à plus de 30 minutes de distance de l’endroit où je me trouve. Je pense qu’il est en train d’attendre chez lui, tout en faisant autre chose.

Lorsque je me rends à seize heures trente vers la gare, je m’aperçois que deux chauffeurs sont actifs. Mais je n’arrive pas à les joindre. Le message ‘Pas de voiture disponible’ apparaît de nouveau. Pourtant, sur la carte, l’on peut en voir deux. Le plus proche se trouve cependant à 25 minutes de moi. Je suppose qu’ils refusent de réagir, du fait qu’une aussi longue course ne leur rapporterait que trop peu.

Vendredi
Je travaille de nouveau chez moi, mais vérifie quand même l’appli: de nouveau aucun chauffeur Uber en vue.

Au bout de cinq journées de test, l’approche de la ministre Grouwels semble porter ses fruits: l’on ne peut provisoirement pas vraiment compter sur uberPOP. Je n’ai pu décrocher qu’une seule course. Les autres jours, le bus s’est avéré plus fiable. Pourtant, cette course m’a paru si agréable que je voudrais pouvoir plus souvent recourir à Uber…

Wim Kopinga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire