“Pas encore de marché pour l’internet of things”

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Le thème principal de LeWeb était cette année ‘the internet of things’. Toutes les choses possibles autour de nous seront bientôt reliées à internet via des capteurs ou des puces NFC. Le spécialiste internet Jo Caudron n’envisage cependant pas encore de marché pour les applications actuelles.

Le thème principal de LeWeb était cette année ‘the internet of things’. Toutes les choses possibles autour de nous seront bientôt reliées à internet via des capteurs ou des puces NFC. Le spécialiste internet Jo Caudron n’envisage cependant pas encore de marché pour les applications actuelles.

Quiconque s’est un peu donné la peine de parcourir les salles de LeWeb, y a rencontré les choses les plus… saugrenues. Des divans connectés et qui, au moment où vous vous y asseyez, vous proposent une offre TV personnalisée, mais aussi des serrures sans clé qui vous préviennent sur votre iPhone quand quelqu’un se trouve devant la porte, et encore des serre-tête vous permettant de jouer avec le cerveau , ou un thermostat ‘autodidacte’ (Nest) et un grand nombre de jouets connectés.

“Je me rappelle d’une application, où une poupée se trouve sur une table de salon et lorsqu’un enfant la saisit, un programme TV démarre automatiquement avec cette même poupée dans le rôle principal”, explique Jo Caudron de DearMedia, quand nous le rencontrons à LeWeb. “L’on peut ainsi permettre à des enfants qui n’utilisent pas encore la télécommande, d’interagir avec le contenu. C’est intéressant et très abordable, une idée pour Studio 100.”

Le fait qu’il y ait tant de jouets présentés lors de cette conférence internet incite Caudron à penser qu’il est encore trop tôt pour l’internet des choses: “Pour la plupart des choses qui sont dès à présent proposées, il n’y a tout simplement pas encore de marché. D’ici 2 à 3 ans peut-être bien, mais pas maintenant. Pas mal de ces petites entreprises sont condamnées à disparaître.”

SmartThings, un projet Kickstarter, pourrait être une exception, quoique! SmartThings est une plate-forme capable non seulement de relier tous les capteurs possibles à l’internet, mais aussi de permettre aux développeurs d’écrire eux-mêmes des applis. Durant LeWeb, son CEO, Jeff Hagins, a procédé à la démonstration de la manière dont il pouvait allumer avec son iPhone les lampes d’un sapin de Noël à l’autre bout de la Terre. Et lorsque des enfants ouvrent la porte de son frigidaire, il est averti par un SMS.

“Chez SmartThings, j’ai ressenti pour la première fois un brin d’admiration”, poursuit Caudron. “Ces gens veulent en fait créer un écosystème d’applis à l’image d’Android ou d’iOS, mais pour des appareils permettant à des jeunes d’écrire des applications pour leur machine à café ou pour leur eau de vaisselle. Cette idée est évidemment géniale, mais si l’on parle ensuite avec des techniciens, ils vous expliquent immédiatement pourquoi ces choses ne peuvent pas encore marcher.”

“L’on n’a encore rien vu, telle est, je pense, la principale conclusion à tirer”, surenchérit DearMedia-collègue Dado Van Peteghem. “Avec les smartphones, l’internet est sorti pour la première fois des PC et à présent, c’est au tour de la télévision qui est le prochain appareil à faire partie de l’internet des choses. Si ensuite, votre frigo et votre four à micro-ondes y sont connectés aussi, cela ouvre d’énormes possibilités. Mais au niveau de la sécurité, il s’agit quand même de faire attention. Si toute votre maison se retrouve online, je ne vous dis pas le nombre d’abus possibles…”

“Il y a certes déjà des applications intéressantes disponibles en matière de soins de santé, comme Fitbit (une appli qui tient à jour le nombre de calories que vous ingurgitez), ou le ‘health companion’ Withings (une appli qui tient notamment à jour votre tension artérielle, mais qui peut par exemple aussi être connectée à un pèse-personne pour vous permettre de surveiller votre poids).”

“Ce sont là des choses que les entreprises ‘healthcare’ classiques devraient faire, mais elles ne sont encore nulle part dans ce domaine.”

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