Pas d’argent pour Fortis

11,2 milliards EUR, voilà donc la somme que vont injecter les autorités du Benelux dans la banque Fortis en difficultés. Un week-end a suffi pour en arriver là. Jamais encore, le gouvernement n’était si rapidement interve-nu pour assurer la pérennité d’une entreprise privée. Jamais encore cette équipe dirigeante n’avait fait preuve d’autant d’énergie. De l’énergie au profit du petit épargnant, un élixir pour des années de piètre management.

11,2 milliards EUR, voilà donc la somme que vont injecter les autorités du Benelux dans la banque Fortis en difficultés. Un week-end a suffi pour en arriver là. Jamais encore, le gouvernement n’était si rapidement interve-nu pour assurer la pérennité d’une entreprise privée. Jamais encore cette équipe dirigeante n’avait fait preuve d’autant d’énergie. De l’énergie au profit du petit épargnant, un élixir pour des années de piètre management.

Lors de l’annonce glorieuse du rachat d’ABN Amro par Fortis, les voix critiques s’étaient étouffées dans le champagne. Data News avait cité à l’époque un consultant néerlandais de Constable Research (cf. notre rubrique ‘Une année plus tard’) qui ne misait pas le moindre cent sur le succès de cette ‘fusion’. Non seulement l’écart entre les deux cultures était énorme, mais surtout l’infrastructure IT hétérogène devait bousiller certaines choses. Lors de rachats, les départements IT se trouvent toujours en première ligne: ce sont les troupes de choc, les fusi-liers d’assaut. Par combien de réunions, de va-et-vient, de discussions répétées de part et d’autre des frontières a-t-on dû préalablement passer? Tout cela en vain donc. Pour rien. ABN Amro sera revendue. On se rapproche de la statistique selon laquelle la moitié des fusions échouent.

Les banques intègres, halte là. Les présidents incorruptibles, ça suffit. La déchéance et le départ final de Maurice Lippens auront sans aucun doute aussi un impact sur les innombrables autres conseils d’administration, où siège la ‘Belgique à papa’. Comment le comte Lippens pourrait-il encore reprocher au patron de Belgacom, Didier Bellens, que sa stratégie internationale est un torchon? Tout récemment, Etienne Davignon, autre éminence grise de la vie économique belge et ami de Lippens, vendait Brussels Airlines à la Lufthansa, sans que personne n’y trouve à redire au sein du gouvernement. Même la ministre Inge Vervotte, pourtant apôtre de la Sabena, est res-tée sagement dans son coin. De l’énergie, voilà ce dont ce pays a besoin et pas seulement quand cela va mal. D’une vision aussi, pas seulement dans les antichambres de salons enfumés, mais aussi et surtout sur les quais des entreprises, la tartine du petit épargnant.

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