Orange accepte de faire appel à Huawei en Afrique

Stephane Richard
Pieterjan Van Leemputten

Alors qu’Huawei n’est pas ou à peine la bienvenue dans les réseaux belge et français d’Orange, le directeur de l’entreprise ne voit aucun inconvénient à collaborer avec des acteurs chinois en Afrique.

‘Nous travaillons toujours plus souvent avec des vendeurs chinois en Afrique et ce, non pas parce que nous sommes fans de la Chine, mais bien parce que nous entretenons une excellente relation professionnelle avec Huawei’, déclare Stephane Richard, CEO d’Orange, dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters lors du Mobile World Congress de Barcelone.

L’opérateur français Orange occupe une solide position en Belgique, tout en étant présent aussi dans seize pays africains, notamment en Egypte, au Maroc, en Afrique Occidentale, au Congo, en Centre-Afrique et au Botswana.

Investir en Afrique

En Belgique, l’entreprise choisit à présent surtout Nokia, alors qu’en France, il est question d’une combinaison Nokia – Ericsson. Mais en dehors de l’Europe, la porte demeure ouverte aux acteurs chinois tels Huawei et ZTE. ‘Ils investissent en Afrique, alors que les acteurs européens hésitent’, prétend Richard. Il n’exclut cependant pas non plus Samsung. Le géant technologique sud-coréen a plus tôt ce mois-ci enregistré avec Vodafone son premier client européen.

Des soucis d’espionnage

Le fait qu’Huawei et ZTE ne soient pas en odeur de sainteté en Europe, vient du fait que cette dernière veut s’opposer autant que possible aux acteurs chinois par crainte d’actes d’espionnage. Richard adopte la même position: ‘Il n’y a pas que la pression des autorités qui jouent un rôle, mais nous, citoyens européens, partageons aussi cette préoccupation. On ne peut nier que les grands acteurs chinois sont proches de l’Etat chinois’, a-t-il déclaré à Reuters.

Cette crainte n’a fait que s’amplifier ces dernières années à l’instigation des Etats-Unis, qui bannissent complètement Huawei depuis des années déjà, mettent en garde contre des pratiques de mise sur écoute et vont jusqu’à menacer de ne plus transférer d’informations (ou moins), si ces données devaient transiter par des réseaux chinois. Jamais encore les Etats-Unis n’ont toutefois pu apporter une preuve formelle de ce qu’ils prétendent.

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