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Orange à propos de son projet de devenir le principal fournisseur européen en produits de sécurité

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Els Bellens

Cela fait à présent plus d’un an qu’Orange Cyberdefense a racheté l’entreprise belge SecureLink. Filip Verstockt, directeur de la division belge, fait le point.

En mai de l’année dernière, Orange reprenait la firme belge SecureLink, l’un des plus importants fournisseurs indépendants en cyber-sécurité d’Europe. Le montant de cette opération atteignit le demi-milliard d’euros, et Orange disposa ainsi directement de deux nouveaux vendeurs de produits de sécurité dans son portefeuille, puisque SecureLink avait elle-même repris en février 2019 Zionsecurity, une petite entreprise spécialisée dans le testage de stylets et dans le piratage éthique. “En fait, ma mission est de fusionner les trois entreprises en Belgique”, déclare Filip Verstockt, à la tête d’Orange Cyberdefense Belgium depuis le mois de mars, à Data News. La nouvelle société occupe aujourd’hui quasiment 300 personnes dans notre pays.

“Où en sommes-nous à présent? Au premier trimestre, nous avons dressé l’organigramme: qui rapporte à qui? Au deuxième trimestre, nous nous sommes occupés du changement d’appellation, afin que les gens voient dans chacune de nos filiales, que ce soit à Anvers, à Evere, à Gand ou à Rotselaar, qu’ils sont bien chez Orange Cyberdefense”, explique-t-il. “Actuellement, nous planchons activement sur l’intégration légale et au prochain trimestre, nous nous focaliserons sur la reconnaissance de la marque. Nous sommes conscients que l’entreprise est moins connue en Belgique pour ses services de sécurité.”

Car reconnaissons-le, même si le Groupe Orange possède dans son pays d’origine, la France, une importante part du marché de la sécurité, il est chez nous surtout connu pour être un opérateur télécom. L’entreprise a cependant l’intention de devenir dans les années à venir l’une des plus importantes firmes de sécurité en Europe. Le rachat de SecureLink s’inscrivait dans cette stratégie, mais en Grande-Bretagne, l’entreprise avait racheté précédemment déjà SecureData. Orange Cyber Defense détiendrait maintenant quelque trois quarts du marché dans huit pays européens.

“En Europe, nous voulons en tant que Groupe Orange devenir le numéro un dans les mois à venir”, précise Frank Baggermans, managing director Orange Business Services Benelux. “Dans ce but, nous avons effectué plusieurs acquisitions, non seulement en cyber-sécurité, mais aussi dans le domaine du nuage et de l’analytique, comme par exemple le rachat de Business & Decision (en 2018, ndlr.) Nous entendons fournir une chaîne de valeurs numériques complète aux clients, du bout-à-bout: de la collecte des données, en passant par l’envoi, le stockage et le partage de celles-ci, jusqu’à leur analyse et leur protection.”

‘En Europe, nous voulons en tant que Groupe Orange devenir le numéro un dans les mois à venir’

La sécurité en est une composante importante, selon Verstockt: “Orange croit fermement en la croissance de la cyber-sécurité en tant que marché. Nous voulons nous positionner comme l’antipode des entreprises asiatiques et américaines, comme un partenaire européen de confiance.” Il admet tout de go qu’il y a encore du pain sur la planche pour y arriver: “En Belgique, on n’est pas très connu”, ajoute-t-il. “On est plutôt un diamant à découvrir, qui emploie pourtant déjà 300 personnes sur notre sol.”

Verstockt se targue entre-temps du fait que l’intégration des trois entreprises actuelles est sur le point de réussir: “J’ai la chance qu’il s’agisse de trois entreprises complémentaires. Il n’y a quasiment pas de chevauchement, ce qui simplifie d’autant l’opération. SecureLink proposait des services d’intégration en cyber-sécurité dans le segment intermédiaire du marché et pour les entreprises locales, alors que Zionsecurity était plus focalisée sur le testage de stylets, le piratage éthique et la consultance. Et que l’ex-Orange Cyberdefense à Evere ciblait très spécifiquement les services de sécurité gérés pour multinationales.”

La crise du corona n’a guère modifié non plus les plans. “Nous n’avons pas dû licencier du monde ou avoir recours au chômage technique”, poursuit Verstockt. “Nous avons certes eu pas mal de clients qui ont mis des projets en attente, mais nous avons consacré ces collaborateurs à d’autres dossiers. Le département ‘Managed Services’ fut par exemple mis sous forte pression. Nous y avons détaché temporairement un certain nombre de collègues, pour aller de l’avant, sans devoir mettre du personnel au chômage technique. Cela peut paraître un cliché, mais grosso modo, l’année écoulée a été positive. Il nous faut maintenant faire surtout connaître l’appellation, ce sur quoi nous allons travailler dorénavant.”

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