Oracle OpenWorld: la surprise du chef

Oracle se lance, en collaboration étroite avec HP, dans la commercialisation d’appliances pour datawarehouse et OLTP. La confrontation est inévitable avec une série d’acteurs dont certains étaient encore jusqu’ici des partenaires.

Oracle se lance, en collaboration étroite avec HP, dans la commercialisation d’appliances pour datawarehouse et OLTP. La confrontation est inévitable avec une série d’acteurs dont certains étaient encore jusqu’ici des partenaires.

Larry Ellison, à son habitude, avait réservé son apparition pour l’avant-dernière journée de l’Oracle OpenWorld. Mais au lieu de ponctuer, par un simple exercice d’autopromotion ou de démolition satirique d’un quelconque concurrent (ce qui est une de ses spécialités), une conférence qui n’avait guère réservé de surprise jusque là, Mister Larry a sorti un lapin de son chapeau: en collaboration avec HP, qui devient son acolyte en la matière, Oracle présente deux ‘appliances’ destinées à attaquer de front la problématique des (très) grosses bases de données, entrepôts de données et systèmes de stockage qui peinent sous l’explosion de données. “Les tout grandes bases atteignent aujourd’hui les 200 To et triplent de volume tous les deux ans. Stocker de gros volumes, en soi, ne pose pas de problème. Il suffit d’ajouter des disques. Mais le problème se situe au niveau des transferts entre matrices de stockage et serveur de bases de données. Les systèmes de stockage ne peuvent transférer les données exigées par les requêtes suffisamment vite. Et le problème se manifeste potentiellement dès qu’une base atteint une capacité d’un téraoctet”, déclare en substance Larry Ellison.

Qui dit problème dit opportunité. Et Oracle a décidé de la saisir, inaugurant un Exadata Programmable Storage Server, ‘appliance’ combinant logiciels (Oracle Parallel Query Database 11g, Oracle Enterprise Linux) et matériels (serveurs HP ProLiant dotés de 2 processeurs Intel 8-coeurs, 12 unités de disques HP, pour une capacité max. de 12 To). Raisonnement suivi par Oracle? Pourquoi ne pas transférer l'”intelligence”, autrement dit la capacité de traiter les requêtes, du serveur de base de données vers la matrice de disques, en confiant le travail aux processeurs associés “au plus près” aux unités de disques? “De cette façon, on ne fait plus se déplacer de volumineux ‘blocs disque’ bruts via l’interconnect mais uniquement les résultats de requêtes.” Autre élément accélérateur: l’interconnect lui-même- en l’occurrence, de l’InfiniBand.

Deuxième produit annoncé: la “HP Oracle Database Machine” (format 42U) qui conjugue 8 Oracle Database Servers (serveurs HP ProLiant DL360, intégrant 64 processeurs Intel et gérant l’Oracle Database 11g et Oracle RAC sous Oracle Enterprise Linux) et 14 serveurs Exadata Storage Servers (soit 112 coeurs Intel), dotés de disques de 168, 300 ou 1.000 Go.”Le système de base de données le plus rapide au monde”, claironne Larry Ellison. Et Oracle (plus HP) espère le positionner à la fois sur le terrain des entrepôts de données et de l’OLTP.Petite idée du prix: 14.000 dollars par téraoctet.

Voilà donc Oracle qui se lance dans la vente d’appliances haut de gamme et qui, par la même occasion, se pose en concurrent peu ou prou direct de sociétés telles IBM, EMC, NetApp ou encore Teradata et Netezza. Le même constat vaut évidemment aussi pour HP, mais, pour elle, il s’agit plutôt d’un complément pour l’offre existante- même si la société devra résoudre un petit problème de positionnement par rapport à son HP NeoView. En tout cas, la question lancinante d’une possible reprise de Teradata ou du lancement d’une solution concurrente ne se pose plus. Plus pour l’instant, en tout cas.

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