Nokia Siemens aide à la censure monstre en Iran

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

L’Iran a fait construire l’un des systèmes les plus perfectionnés au monde de contrôle de son trafic internet et téléphonique. La technologie utilisée émane de la société occidentale Nokia Siemens Networks.

L’Iran a fait construire l’un des systèmes les plus perfectionnés au monde de contrôle de son trafic internet et téléphonique. La technologie utilisée émane de la société occidentale Nokia Siemens Networks.

Lorsqu’on évoque la censure en ligne, nombreux sont ceux qui pensent spontanément à la Chine et à son vaste pare-feu. Le système élaboré en Iran est cependant encore nettement plus sophistiqué que celui de la Chine.

Le régime iranien exploite ce qu’on appelle la ‘deep packet inspection’ (DPI), une technique par laquelle tout le trafic P2P peut être non seulement intercepté, mais aussi entièrement bloqué. DPI examine tant le sujet que le contenu des paquets de données et peut ainsi déterminer avec précision les informations qui s’y trouvent. L’instrument rêvé donc pour la censure, l’écoute, voire le data mining.

Toutes les données sont dirigées vers un point central, de sorte qu’il est aisé de piocher dans le contenu. C’est possible, parce que le gouvernement est propriétaire du seul opérateur télécom en Iran. Dans cette optique, la censure monstre en Iran diffère de celle en Chine. Le système chinois n’est en effet pas si centralisé et est de ce fait aussi moins sophistiqué. Par ailleurs, les autorités iraniennes explorent non seulement l’internet, mais aussi les communications vocales et les SMS sur les téléphones mobiles.

La technologie DPI requise pour l’exécution des opérations susmentionnées, provient de ‘Intelligence Solutions’, une division de la co-entreprise entre Nokia et Siemens, Nokia Siemens Networks. Un porte-parole de Nokia Siemens Networks a entre-temps déjà admis que son entreprise à aider Iran Telecom à déployer ce ‘Monitoring Centre’.

Assez bizarrement, Intelligent Solutions a été vendue, il y a deux mois, au bailleur allemand de capital risque Perusa Partners Fund 1LP.

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