Morgan Stanley a réduit ses prévisions pour Facebook

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Morgan Stanley a peu de temps avant l’entrée en Bourse …

Selon l’agence de presse Reuters, Morgan Stanley a peu de temps avant l’entrée en Bourse de Facebook revu à la baisse ses attentes vis-à-vis de l’entreprise. C’est étonnant, dans la mesure où Morgan Stanley dirigeait le syndicat de garantie de l’émission.

Selon Reuter, la modeste prestation de l’action de Facebook serait notamment due à une révision des prévisions pour Facebook par l’analyste ‘consumer internet’ Morgan Stanley. Ce dernier aurait à son tour réagi à une version revue du prospectus d’introduction remis par Facebook à la commission boursière américaine SEC, et ce au cours du ‘roadshow’ destiné à louer la nouvelle action auprès des investisseurs. Dans la nouvelle version du prospectus, Facebook a émis des réserves quant à la croissance de son chiffre d’affaires en raison d’un glissement rapide vers l’utilisation de systèmes mobiles, où la publicité rapporte moins jusqu’à présent. Il en résulta que l’analyste Scott Devitt de Morgan Stanley Morgan a ajusté sensiblement à la baisse le chiffre d’affaires du deuxième trimestre en cours, ainsi du reste que le chiffre d’affaires de l’ensemble de l’exercice 2012.

Une telle révision est particulièrement inhabituelle, surtout pour une entreprise qui pousse l’introduction de son action à la Bourse. Normalement, la nouvelle action est en effet présentée dans la meilleure perspective qui soit. Jamais encore, il n’y avait eu non plus une telle révision durant le ‘roadshow’ même. Cette révision serait donc à la base de la faible prestation de l’action après son introduction, parce que nombre d’investisseurs n’ont pas pris la proie pour l’ombre et se sont retirés de Facebook.

Trop haut, trop bas

Aujourd’hui, le débat fait toujours rage quant à savoir s’il est intéressant ou non d’investir dans l’action Facebook. Sur base du ‘prix par utilisateur’- quelque 116 dollars par utilisateur pour Facebook -, le prix d’introduction serait encore valable, selon certains. En effet, Google en est actuellement à quelque 200 dollars par utilisateur, alors que dans le passé, des montants encore nettement plus élevés par utilisateur étaient de mise lors d’introductions boursières d’entreprises web, qui possédaient en outre nettement moins de rentrées, voire pas de rentrées du tout.

Par contre, Facebook enregistre quelque 5 dollars de chiffre d’affaires par utilisateur, ce qui est encore et toujours nettement moins que les rentrées publicitaires par utilisateur dans les canaux plus classiques. Et affirme Michael Wolff, éditorialiste dans The Guardian, “le coeur de l’activité internet est constitué par l’une des grandes tromperies de notre temps: celle du web avec ses possibilités de cibler, ce qui en fait un support publicitaire plus efficient et donc plus rentable que les médias traditionnels.” Une opinion qui n’est assurément pas partagée par tout un chacun!

Il est manifeste cependant que Facebook, à coup sûr davantage et plus rapidement que d’autres entreprises web, devra démontrer qu’elle sera une valeur sûre à la Bourse. Dans le cas contraire, elle pourrait rapidement connaître les soucis qu’engendre une nouvelle bulle web susceptible d’éclater.

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