Microsoft propose le software de la startup belge Awingu au niveau mondial via le nuage Azure

Walter Van Uytven et Michel Akkermans - Awingu © Frederik Tibau
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Le logiciel ‘workspace aggregation’ de la startup gantoise Awingu est ajouté partout dans le monde au catalogue Azure de Microsoft. L’ensemble de la communauté Microsoft aura ainsi accès à la solution ‘cloud’ belge. “A présent, le but est de gagner des parts de marché aussi vite que possible”, déclare Michel Akkermans, président du conseil d’administration.

Avec la plate-forme ‘cloud’ virtuelle d’Awingu, les entreprises peuvent faire fonctionner quasiment toutes leurs anciennes applications professionnelles (des applications héritées jusqu’aux applications AS/400 résidentes) via un navigateur web sur des tablettes ou des smartphones. La seule condition, c’est que ce navigateur web supporte HTML 5.

La grande différence avec les applications de concurrents connus tels Citrix et VMware, c’est qu’avec Awingu, il ne faut rien installer sur les appareils: il n’y a besoin ni d’un agent local ni d’un VPN. Le logiciel d’Awingu établit une liaison avec le serveur d’authentification du client, avec les serveurs d’applications et les serveurs de fichiers. Ce faisant, il ne faut rien changer dans le back-end.

Le gestionnaire a une vision de l’utilisation des applis professionnelles, peut déterminer dans quelle mesure les employés ont accès à telle ou telle application, alors que les sessions d’applications héritées peuvent même être partagées avec des tiers, afin que plusieurs personnes puissent travailler sur un seul et même document.

Awingu a été créée en 2011 par l’entrepreneur en série Kristof De Spiegeleer, mais ce n’est que depuis la nomination de Walter Van Uytven au poste de CEO et de Michel Akkermans (ex Clear2Pay) au rang de président en 2014 que la startup a vraiment le vent en poupe.

Aujourd’hui, Google propose la plate-forme d’Awingu sur ses Chromebook, tandis que des revendeurs très connus comme Ingram Micro et Tech Data ont ajouté la solution à leur catalogue. Le prochain devrait être Amdocs, le consultant américain qui aide les entreprises télécoms dans leur conversion en entreprise ICT, mais c’est là une toute autre histoire sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.

L’accord passé avec Microsoft, qui vient du reste d’être entériné, est assez différent. C’est ainsi que le ‘workspace aggregator’ d’Awingu aboutira par défaut dans l’offre Azure partout dans le monde, ce qui fait que toute la communauté Microsoft (100.000 revendeurs) aura directement accès au logiciel.

“Microsoft va promouvoir notre application dans le monde entier”, explique Walter Van Uytven. “C’est un fait exceptionnel dans la mesure où Redmond insère surtout ses propres applis dans son catalogue Azure. Il est vraiment rare qu’une solution d’un éditeur de logiciels indépendant y aboutisse, et lorsque cela arrive, c’est généralement en local, alors que pour nous, il s’agit d’un accord mondial. La communauté des partenaires de Microsoft est très puissante. Nous apprécions énormément de pouvoir surfer sur cette vague.”

Linux

Le fait qu’Awingu fasse désormais par défaut partie du catalogue Azure, illustre bien le changement de cap effectué par Microsoft ces dernières années. “Dans le passé, tout ce qui était Linux, était jugé suspect et mauvais, mais depuis que le nouveau CEO Satya Nadella dirige l’entreprises, il en va tout autrement”, ajoute Van Uytven. “Il y a encore deux ou trois ans, zéro pour cent des machines virtuelles tournait dans Azure sur Linux. Aujourd’hui, l’on en est déjà à vingt-cinq pour cent. Heureusement car Awingu est aussi une application purement basée sur Linux.”

Les entreprises auront donc désormais le choix. Soit elles feront encore tourner leurs anciennes applications Office sur leurs ‘vieux’ serveurs d’applis et les rendront disponibles via Awingu, soit elles opteront pour une offre Office 365. “Les deux sont complémentaires”, prétend Van Uytven. “Awingu peut représenter pour beaucoup d’entreprises un premier pas vers le nuage, ce qui est évidemment intéressant pour Microsoft.”

Pièces du puzzle

Depuis son lancement en 2011, Awingu a déjà recueilli plus de 15 millions d’euros, notamment auprès du fonds de capital-risque Hummingbird Ventures, de PMV, de Proximus et de Michel Akkermans. Récemment, 2 autres millions d’euros ont encore été collectés, qui serviront à développer la filiale d’Awingu aux Etats-Unis.

“Dirk Thomaere, qui dirigeait depuis 15 ans la division B2B de Toshiba Europe, va prendre les rênes de l’équipe américaine en tant que COO”, déclare encore Van Uytven. “Notre personnel en Californie a officiellement essuyé les plâtres au début de ce mois. Provisoirement, l’équipe se compose de trois personnes, mais elle pourra être rapidement étoffée si besoin est.”

Par ailleurs, Arnaud Marlière rejoindra la direction d’Awingu à partir du mois de septembre. Marlière était le bras droit de Walter Van Uytven, lorsqu’il était actif chez Proximus, et travaillait jusqu’il y a peu chez Boston Consulting Group.

“Le fait que ce genre de personne arrive chez Awingu, en dit long”, suggère le président et actionnaire de référence Michel Akkermans. “A présent, il s’agit que nous nous fassions mieux connaître encore pour conquérir rapidement des parts de marché. Time is not our friend (rire). Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à accélérer encore le mouvement, si cela devait s’avérer nécessaire.”

Akkermans: “Pour moi, deux choses sont importantes. Primo, le marché visé, qui est gigantesque. La ‘workspace aggregation’ est un sujet brûlant pour le moment. Et ce que l’on observe, c’est que ce marché n’est pas exagérément concurrentiel. Je pense que nous disposons de suffisamment d’atouts pour nous rendre uniques.”

“Secundo, nous sommes ‘mean and agile'”, conclut l’actionnaire de référence. “La professionnalisation du produit et de l’équipe est terminée, et le marché est prêt à l’accueillir. Tous les signaux sont donc au vert pour faire d’Awingu une grande histoire à succès. C’est à présent surtout une question d’exécution.”

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