Microsoft joue un vilain tour à la NSA avec un centre de données allemand

Satya Nadella, ceo de Microsoft © Screenshot: Pieterjan Van Leemputten
Pieterjan Van Leemputten

En créant un centre de données sur le territoire allemand, Microsoft entend répondre aux préoccupations des clients européens. Grâce à une collaboration spéciale avec Deutsche Telekom, l’entreprise échappera aux interventions américaines.

Le centre de données, qui ouvrira ses portes fin 2016, se composera de deux parties et sera géré par T-Systems, une filiale de l’allemande Deutsche Telekom. Selon le Financial Times, le centre ne sera utilisé que pour stocker les données des clients européens, moyennant cependant un supplément.

Une entreprise américaine qui ouvre un centre de données en Europe, ce n’est pas nouveau. Mais opter pour une structure conjointement avec une filiale de Deutsche Telekom, c’est très différent car cela fera en sorte que les autorités américaines ne pourront pas dans ce cas exiger de Microsoft qu’elle libère les données qui y seront conservées. Or c’est là une préoccupation qui tient à coeur à de nombreux utilisateurs européens, surtout suite au scandale de la NSA. “Nous devons à la fois regagner la confiance de nos clients et pouvoir opérer au niveau mondial”, explique Satya Nadella, CEO de Microsoft, au Financial Times.

Microsoft, mais aussi d’autres entreprises américaines se trouvent dans la situation délicate, s’il en est, d’être d’une part soumises à la législation de leur pays, mais d’autre part aussi d’enregistrer une grande partie de leurs clients et de leur chiffre d’affaires de l’étranger. Or ces clients n’acceptent pas la manière dont les autorités américaines peuvent exiger un accès à leurs données.

Un procès est aujourd’hui en cours entre le gouvernement américain et Microsoft à propos de l’accès aux courriels d’un citoyen américain, qui sont conservés sur un serveur irlandais de l’entreprise. Le centre de données en Allemagne ira encore un pas plus loin en cédant sa gestion à T-Systems. Faisons cependant observer ici que la mesure ne pourra démontrer sa force effective qu’en cas de procès, mais il s’agit quoi qu’il en soit d’un signal clair indiquant que Microsoft préfère ses clients à la NSA.

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