Meta: ‘L’armée américaine a mené une (piètre) campagne d’influence’

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Pieterjan Van Leemputten

Dans le rapport sur les menaces publié par Meta, l’entreprise évoque les campagnes d’influence de la Chine et de la Russie. Mais les Etats-Unis en ont aussi mené une au Moyen-Orient, avec de piètres résultats à la clé.

Meta signale régulièrement qu’elle démantèle des réseaux d’origine russe ayant comme but de propager de la désinformation. Mais à présent, l’entreprise précise dans son rapport relatif au troisième trimestre qu’une telle campagne a aussi été lancée au niveau national américain.

Il s’agit en l’occurrence d’une campagne d’influence qui ciblait des pays comme l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak, le Kazakhstan, la Russie, la Syrie, le Yémen et d’autres zones au Moyen-Orient et proches de ce dernier. Pour cela, 39 comptes, 16 pages et 2 groupes sur Facebook furent utilisés, ainsi que 26 comptes sur Instagram.

Ces comptes se présentaient entre autres comme de petits canaux médiatiques qui étaient aussi actifs sur YouTube, Twitter, Telegram et d’autres réseaux encore. Souvent, ils partageaient le même mème, mais avec leur propre logo. Ils traitaient alors de thèmes comme le sport et la culture dans la région, mais émettaient aussi des critiques à l’encontre de pays comme l’Iran ou la Russie, tout en étant élogieux à l’égard des Etats-Unis.

Selon Meta, les individus à l’initiative de ces comptes seraient liés à l’armée américaine. Ils avaient tenté de dissimuler leur identité et la coordination entre les comptes et les pages, mais sans succès. C’est ainsi que les auteurs opérèrent surtout durant les heures de travail américaines, plutôt que d’utiliser le fuseau horaire des pays qu’ils ciblaient. Meta a également dû supprimer différents éléments qui enfreignaient ses conditions. Les profils à l’origine de la campagne utilisaient notamment des photos générées par l’intelligence artificielle.

Finalement, la campagne de l’armée américaine n’eut qu’un impact limité. Quelque 2.500 dollars ont été dépensés pour promouvoir les pages, mais seules 22.000 personnes ont été atteintes, dont 400 environ dans les groupes de Facebook.

Russie et Chine

Le fait que la Russie mène aussi des campagnes de ce type, est connu depuis assez longtemps déjà. Cette fois, Meta a découvert 1.633 comptes, 703 pages, un groupe, ainsi que 29 comptes Instagram ciblant l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Ukraine et la Grande-Bretagne. Ils se faisaient passer notamment pour des médias d’information légitimes, tels Der Spiegel, The Guardian et Bild.

Les tentatives de désinformation chinoises – du moins celles découvertes par Meta -provenaient de 81 comptes, 8 pages, un groupe et deux comptes Instagram. Elles ciblaient les Etats-Unis, la Tchéquie et, dans une moindre mesure, les utilisateurs de langue chinoise et française dans le monde.

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