Les vidéos extrémistes coûtent des annonceurs à YouTube

YouTube © REUTERS
Els Bellens

Toujours plus d’entreprises ont décidé de retirer leurs publicités de YouTube car il semble qu’elles apparaissent parfois en même temps que des vidéos inappropriées.

Depuis la fin de la semaine dernière, YouTube perd des annonceurs, après que le journal britannique The Guardian, qui place lui-même de la publicité sur le site vidéo, a découvert que ses publicités aboutissaient aussi dans des vidéos extrémistes. Et de citer des vidéos de nationalistes blancs américains, d’un semeur de haine banni de Grande-Bretagne et d’un prêcheur islamiste controversé. Les publicités y apparaissaient par le biais d’un système qui permet aux utilisateurs de passer automatiquement de la publicité dans toutes les vidéos publiées à l’adresse d’un public-cible spécifique.

Cette nouvelle a incité le gouvernement britannique, The Guardian même, la BBC, Toyota et Volkswagen à retirer leurs publicités de YouTube. L’importante entreprise de marketing Havas a également décidé de ne plus faire de publicité pour ses clients sur Google et YouTube.

Ce scandale va coûter à Google, l’entreprise mère de YouTube, des centaines de millions de dollars. Google a tenté de limiter la casse en présentant ses excuses et une nouvelle façon de faire, qui n’a jusqu’à présent pas vraiment eu de succès. Les dernières entreprises à avoir fermé leur portemonnaie sont les importants fournisseurs américains AT&T et Verizon. ‘Nous sommes préoccupés par le fait que nos publicités apparaissent avec du contenu qui promotionne la terreur et la haine. D’ici à ce que Google s’assure que cela n’arrive plus, nous retirons nos publicités”, a annoncé AT&T dans un communiqué. L’entreprise pharmaceutique GlaxoSmithKline lui emboîte le pas.

Trop laxiste ou trop strict?

Le mois de mars n’est pas vraiment favorable pour YouTube et ses ‘policies’ automatiques. Comme Facebook en avait déjà fait l’expérience, les algorithmes automatiques ne sont et de loin pas la manière idéale de filtrer le contenu, voire simplement de l’identifier. Il est vrai que trouver le juste milieu entre ce qui est permis ou pas, est un exercice particulièrement ardu.

Précédemment déjà, YouTube avait connu des problèmes avec la communauté lgbt (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) pour avoir automatiquement dissimulé des vidéos portant des termes tels ‘gay’ dans le titre. C’est ainsi qu’il était apparu que de nombreuses vidéos sur l’homosexualité par exemple étaient bloquées par défaut en Mode Limité, même s’il n’y avait rien de scandaleux à y voir. Des images d’hommes ou de femmes en train de s’embrasser lors de la Gay Pride d’Amsterdam n’avaient ainsi pu franchir le contrôle, alors que des images d’hétérosexuels qui s’embrassaient, n’avaient, elles, pas posé de problème.

Ici aussi, le site avait présenté ses excuses. Selon YouTube, la fonction manquait de discernement et a donc été adaptée. Le Mode Limité avait été introduit en 2010 pour aider les écoles par exemple à limiter l’accès au ‘contenu pour adultes’. C’est ainsi que, selon YouTube, du contenu injurieux, violent et des vidéos relatives à certaines maladies telles l’anorexie ne sont pas montrés. Un pour cent et demi d’utilisateurs YouTube environ recourt au Mode Limité.

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