Les Pays-Bas sous surveillance

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Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le congrès CPDP privacy a débattu de la manière dont les Pays-Bas ‘libres et insouciants’ sont littéralement mis sous contrôle par les caméras de surveillance installées par les autorités littéralement affamées d’informations.

Le congrès CPDP privacy a débattu de la manière dont les Pays-Bas ‘libres et insouciants’ sont littéralement mis sous contrôle par les caméras de surveillance installées par les autorités littéralement affamées d’informations.

Après avoir explicité les années précédentes les situations en matière de respect de la vie privée en France (“mauvaise”) et en Allemagne (“mauvaise”), le congrès ‘Computers, Privacy & Data Protection’ de Bruxelles a braqué cette fois ses spots sur la confidentialité aux Pays-Bas. Lors d’une session vespérale publique, divers représentants du monde académique et artistique néerlandais, avec l’avocat belge Raf Jespers comme médiateur (l’auteur de ‘Big Brother in Europa’), ont échangé des idées sur la manière et sur les causes de la pression exercée sur la vie privée aux Pays-Bas. Des caméras en rue, une multitude d’informations collectées par les pouvoirs publics et stockées dans un endroit central, mais aussi – et tout particulièrement – la manière par exemple dont la carte à puce pour les transports publics outrepasse largement la limite en matière de respect de la vie privée (outre le fait que la sécurisation de cette carte est complètement piratée aux Pays-Bas). Cette rapide ‘décadence’ a été attribuée notamment à la grande confiance qu’a manifestement la population dans les autorités et à son aspiration à des solutions rapides aux problèmes complexes, sur lesquels réagissent les politiciens populistes et les entreprises empressées. Ce processus a du reste déjà débuté longtemps avant la formation de l’actuel gouvernement Rutte, comme l’a subi à ses dépens Wilders. Aujourd’hui, il y a bien quelques contestations, mais qui semblent morcelées et qui viennent assurément trop tard.

Ce qui est étonnant, c’est que les interlocuteurs décochaient surtout leurs flèches en direction des autorités et en particulier de leur faim d’informations, en combinaison avec stockage centralisé de celles-ci (avec des possibilités d’utilisation inappropriée). Le partage de ces informations avec des tiers par delà les frontières nationales était aussi cité comme un point délicat. Le panel présent a moins nettement abordé les atteintes à la vie privée lancées par les entreprises, même si une partie importante du débat a porté sur les péripéties en la matière dans des entreprises comme Facebook. Mais manifestement, l’on pensait que le jeu de la libre concurrence suffisait. Il est en effet possible de se retirer simplement de Facebook, a-t-on entendu, mais cette opinion n’était pas vraiment partagée par les jeunes présents dans la salle.

Le congrès annuel CPDP se tient jusqu’au 27 janvier à Bruxelles.

Le vendredi 28 janvier, c’est le ‘European privacy & data protection day’ qui sera organisé. Une brochure en anglais a été publiée à ce propos à la VUB.

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