Les opérateurs belges réduisent leurs investissements

Pieterjan Van Leemputten

L’année dernière, les opérateurs alternatifs ont investi moins et ce, pour la première fois depuis dix ans. En cause: trop de règles, trop peu d’accès et une trop grande lenteur.

L’année dernière, les opérateurs alternatifs ont investi moins et ce, pour la première fois depuis dix ans. En cause: trop de règles, trop peu d’accès et une trop grande lenteur.

En tout, le secteur télécoms a l’année dernière investi quasiment 1,5 milliard d’euros, soit cent millions de moins qu’en 2011. La Platform Telecom Operators & Service Providers, l’association formée de Telenet, Mobistar, Base, Voo/Brutele, Base, BT et Colt, tire la sonnette d’alarme et parle de difficultés. Même Belgacom aurait moins investi l’an dernier.

Il a été fait appel à WIK consult qui a relevé neuf limites d’investissement. Il s’agit entre autres du partage malaisé des infrastructures passives existantes, comme les conduites câblées d’autres secteurs d’utilité publique. Il y a aussi de longs temps d’attente pour le déploiement de l’infrastructure. Ces mêmes durées d’attente se manifestent aussi au niveau des permis de bâtir pour les pylônes d’émission et d’antennes. Ces pylônes sont en outre souvent soumis à une forte taxation de la part des autorités locales.

Deux autres éléments depuis assez longtemps récurrents sont l’accès au réseau de Belgacom et la norme de rayonnement très faible à Bruxelles. “Ce sont surtout les opérateurs du marché business qui se plaignent de l’accès inadapté et du tarif appliqué. Belgacom peut offrir des services de meilleure qualité à des débits plus élevés que les autres acteurs qui doivent utiliser le même réseau. Cela provoque un maximum de frustration parmi nos membres”, déclare Ilse Haesaert de la Platform.

Cet accès doit être réglementé par le régulateur, l’IBPT. Mais cela se passe souvent très lentement. “Les prix des lignes louées ont été fixés en 2007, et nous demandons entre-temps depuis plus de trois ans déjà leur révision”, ajoute Haesaert. Elle insiste cependant sur le fait qu’à côté des prix, l’aspect qualitatif des services doit également être pris en compte dans la régulation.

Pour le réseau de Telenet, elle-même membre de la Platform, la demande est moins pressante, selon Haesaert. C’est surtout le fait que la régulation pour accéder au réseau de Belgacom, et spécifiquement à la nouvelle technologie, traîne depuis des années, qui déplaît à l’organisation. Elle aspire aussi à une réglementation uniforme dans tout le pays permettant d’obtenir un permis de bâtir pour les pylônes d’émission dans les six mois suivant la demande, ainsi qu’à la suppression de norme de rayonnement stricte à Bruxelles.

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