Les jeunes ingénieurs ne se sentent pas prêts à travailler

Pieterjan Van Leemputten

Les ingénieurs sont généralement satisfaits de leur emploi et ont conscience qu’ils devront continuer à apprendre toute leur vie professionnelle durant. Mais ceux qui sortent des études, ne se sentent souvent pas prêts à entrer sur le marché du travail.

Tels sont en bref les résultats du baromètre Ingénieurs d’USG Innotiv Engineering. Celui-ci a été élaboré à l’occasion de la journée de l’Ingénieur aujourd’hui même.

Quiconque termine actuellement ses études d’ingénieur, ne doit guère se préoccuper de trouver un emploi. Il existe en effet cinq mille places vacantes en Belgique, même s’il y a toujours le problème consistant pour les entreprises à encore et toujours prendre souvent en considération les aptitudes générales et moins les compétences réelles.

“De nombreuses entreprises réfléchissent aujourd’hui déjà en termes de compétences où un profil de fonction est subdivisé en tâches”, déclare Kathleen Dupont, General Manager d’USG Innotiv Engineering. “L’étape suivante sera plus malaisée dans la mesure où l’ensemble des tâches devra être distinct du profil de fonction. Si un ingénieur doit exécuter du travail administratif pendant 25% de son temps, il ne faut dans ce cas pas engager quatre ingénieurs, mais trois plus un employé administratif.”

Cette réflexion doit faire en sorte que les entreprises voient leur travail effectué avec moins d’ingénieurs.

Satisfaction

En outre, les entreprises doivent veiller à ce que leur personnel reste satisfait, si elles veulent le garder. Cela semble être moins un problème aujourd’hui. La satisfaction au travail des ingénieurs est actuellement de 79 pour cent. C’est supérieur à la moyenne nationale qui est de 63 pour cent (définie en novembre par Vacature). Et pour l’ICT, l’on en est même à 81 pour cent.

“Cela est dû au fait que les entreprises sont bien conscientes aujourd’hui qu’elles possèdent en leur sein une denrée rare. Les ingénieurs sont choyés, ce qui génère une image positive de la profession”, ajoute Dupont.

La formation prioritaire sur le salaire

Même si l’emploi en tant que tel reste le facteur essentiel pour que l’ingénieur se sente bien au travail, son contenu et une bonne politique de formations sont aussi très importants. Des facteurs comme la flexibilité et le salaire viennent après.

Mais qu’en est-il de la formation qu’ils ont reçue pendant leurs études? Tout le monde n’est pas unanimement ravi sur ce point. Seuls 39 pour cent des néo-ingénieurs en électronique/ICT estiment disposer des compétences requises pour travailler.

Quelque 48 pour cent des étudiants en électronique/ICT estiment être trop peu informés sur le marché du travail. 92 pour cent d’entre eux affirment qu’ils veulent en savoir plus. Rendre la formation plus pratique semble être une solution.

Aptitudes professionnelles

A côté de l’aspect purement technique, Dupont fait aussi observer qu’il y a un problème au niveau de ce qu’on appelle dans le jargon les ‘business skills’. Il s’agit ici parfois de choses banales comme l’attitude professionnelle à adopter vis-à-vis des médias sociaux

“La fracture ne se situe pas tant sur le plan technique car la base est bonne, mais plutôt au niveau des ‘presentation skills’, comme le fait de pouvoir présenter son évolution personnelle au commanditaire, ou de savoir quelles informations de l’entreprise l’on est autorisé à partager ou non.”

En résumé, le néo-ingénieur actuel a davantage besoin d’être branché sur la pratique. Quand tel est le cas, il se dit très satisfait de son emploi. Même si cela est dû en grande partie à l’employeur qui est conscient qu’il doit fournir toutes les forces nécessaires pour éviter que le prochain défi à relever le soit en dehors des murs de son entreprise.

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