Les Israéliens vont devoir demander l’autorisation pour visionner du contenu pornographique

Pieterjan Van Leemputten

Israël est sur le point de voter une loi qui bloquera automatiquement les sites à ‘contenu offensant’. Quiconque souhaitera quand même visiter ces sites, devra demander au préalable l’autorisation à son fournisseur.

Il est question ici de sites considérés comme offensants, qui proposent notamment aussi des pages à caractère très violent ou du contenu pornographique. Quiconque désirera néanmoins visiter ces sites explicites, devra au préalable prendre contact avec son fournisseur par courrier, téléphone ou via le site web.

La proposition de loi, défendue par des parlementaires des différents partis, a, selon le journal israélien Haaretz de ce dimanche, reçu le soutien de ministres, ce qui fait qu’il est probable qu’elle soit effectivement votée. C’est la cinquième fois déjà que ce genre de proposition est lancé. Les arguments en faveur du blocus sont notamment la protection des enfants contre un contenu inapproprié.

Précaution ou censure?

Mais cette mesure ne fait pas que des heureux. Haaretz cite entre autres l’organisation de défense des droits Digital Rights Movement, qui déclare qu’Israël viendrait s’ajouter ainsi à la liste des pays qui censurent internet, tels la Chine, l’Iran, la Turquie et d’autres.

L’organisation fustige le fait que les citoyens n’aient pas normalement un accès libre à internet, tout en ajoutant qu’en appliquant cette mesure, il sera possible de dresser une liste de personnes qui demandent de pouvoir accéder à ce type de site web.

Difficile à délimiter

Le blocage de ‘contenus offensants’ n’est pas nouveau. La Grande-Bretagne notamment expérimente depuis des années déjà ce genre de filtre avec un succès mitigé.

Mais ce n’est en tout cas pas une sinécure. La pédophilie ou tout contenu ne respectant pas la vie privée peuvent être relativement bien délimités, parce qu’ils sont interdits par la loi. Mais des sites recourant à un langage ordurier, à des images certes légales, mais extrêmes (d’accidents par exemple), ainsi qu’à de la satire sont moins évidents à appréhender, ce qui amène les esprits critiques à conclure que ce type d’interdiction constitue souvent une manière habile d’appliquer subtilement une censure d’internet.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire