‘Les internautes enterrent le droit à l’existence de leurs sites favoris’

© Reuters

Le nombre de personnes qui, en surfant sur le net, exploitent des outils anti-publicités, croît rapidement. Il n’y a du reste pas que le secteur de la publicité qui se fait du souci à ce propos, mais les exploitants des sites web prévoient aussi des problèmes.

Sur base d’une étude réalisée sur plus de 3.000 sites web, Adobe et PageFair affirment que le nombre de gens recourant à ce qu’on appelle en jargon des ‘adblockers’ approche aujourd’hui les 200 millions. En l’espace d’un an, ce nombre aurait progressé de 41 pour cent. Il en résultera pour cette année une perte de 22 milliards de dollars de rentrées publicitaires, selon l’étude. Beaucoup de sites web perdent un quart, voire plus de leurs revenus publicitaires potentiels à cause de l’utilisation de ces ‘adblockers’, d’après le rapport The Cost of Ad Blocking.

Les nombres précis cités dans ce genre de rapports prêtent facilement à discussion. Mais la tendance semble en tout cas claire. Toujours plus de personnes utilisent des ‘adblockers’. Il en résulte que toujours moins de gens visionnent les publicités affichées via les sites web, et les rentrées diminuent à l’avenant.

Des effets inéluctables pour internet

Les chercheurs n’y vont pas avec le dos de la cuiller dans leurs explications: c’est l’avenir même de l’internet gratuit qui est en jeu, prétendent-ils. Cela paraît être une affirmation quelque peu téméraire. Mais le risque que l’offre s’altère, est bien réel. Payer pour du contenu sur internet n’est pas très apprécié par les internautes. De nombreux sites web dépendent totalement des rentrées publicitaires. Et plus un site est populaire, plus élevées sont ses rentrées publicitaires et plus il y a d’argent pour proposer du contenu gratuit. La réduction de ces rentrées pourrait déclencher un cercle vicieux de mesures dommageables pour la popularité du site, ce qui le rendrait moins intéressant pour les annonceurs.

Sean Blanchfield de PageFair l’a constaté par lui-même, lorsqu’il travaillait sur les jeux informatiques en ligne Call of Duty et Guitar Hero. A l’époque, un tiers des publicités avait été bloqué. ‘Les internautes enterrent ainsi le droit à l’existence de leurs sites favoris’, affirme Blanchfield.

Les sites web peuvent en principe se soustraire quelque peu à l’influence négative des ‘adblockers’. Adblock Plus, le plus populaire d’entre eux, laisse passer les publicités qui respectent un certain nombre de règles. Ces règles sont conçues pour empêcher que les internautes se voient proposer le type de publicités importunes qu’ils veulent éviter en utilisant des ‘adblockers’, comme les copies de pages, fenêtres émergentes et autres animations. Mais cela ne résout pas le problème. Ces limites ne sont pas très prisées par les annonceurs, et quiconque utilise Adblock Plus, ne visualise en fait plus jamais de publicité.

Source: Automatiseringgids

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