Les grandes tendances technologiques pour 2017

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Els Bellens

Que nous réserve l’avenir proche? Davantage d’IoT, de VR ou bien tout autre chose encore? Nous avons demandé l’avis de Bart De Waele, Steven Van Belleghem et Dado Van Peteghem.

Si l’année écoulée a été marquée par l’AI, la VR et la visualisation de données, que peut-on attendre de l’an prochain? Primo une version rénovée de ce qui avait semé le trouble dans les années nonante déjà: les chatbots (agents conversationnels).

1. Chatbots

Les principales tendances attendues par nos experts sont les chatbots et chatinterfaces (agents et interfaces conversationnels). “Notre attention est en train de se déplacer massivement”, déclare Bart De Waele, CEO de l’agence numérique Wijs. “L’on observe qu’une partie toujours plus importante de notre communication se déroule via Messenger, WhatAapp, Snapchat. Le temps passé par le public en ligne se déplace vers des plates-formes une-à-une, et les entreprises doivent suivre. Vous devez être là où se trouve votre public. Ces plates-formes de chat seront donc, selon moi, la grande vogue l’année prochaine. Et cela ira de pair avec une interface de communication. Au lieu de cliquer dans des menus, l’on ira davantage vers la question-réponse.”

Au lieu de cliquer sur des menus, l’on ira davantage vers la question-réponse

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Quiconque visite le helpdesk de bol.com ou recherche un film sur Telenet, l’a probablement déjà observé dans la pratique. Ce genre de chatbot se résume à présent encore souvent à un mini-script de type si-alors, une version rénovée des menus téléphoniques où il faut appuyer sur six pour aboutir au département ‘factures’. Mais les entreprises font ainsi déjà un bon bout de chemin, selon Dado Van Peteghem, founding partner chez Duval Union Consulting. “Les chatbots peuvent reprendre pas mal de scripts, surtout pour le service clientèle. L’on parle alors dans un premier temps à un robot plutôt qu’à une personne. Il y a également des possibilités en marketing et dans la vente. Les fondements sont alors repris par un bot, alors que les collaborateurs du helpdesk se trouvent en deuxième ou en troisième ligne.”

Dans Google, l’on saisit à présent encore un mot-clé et l’on passe soi-même en revue l’offre. Le chatbot fait l’inverse.

Pour le client, c’est en outre une ‘nouvelle’ façon de rechercher des informations, selon Van Peteghem. “Si vous cherchez des fleurs pour votre épouse, vous saisissez encore le mot-clé sur Google, puis vous choisissez un magasin dans ceux qui vous sont proposés. Le chatbot fait l’inverse”, explique-t-il. “Il vous demande quelles fleurs, de quelle couleur, puis il recherche pour vous les magasins qui les proposent à proximité. Lorsque vous en choisissez un, il peut vous demander ‘voulez-vous que je les achète?’, et il le fait alors pour vous.” Cela doit permettre aux clients d’obtenir plus facilement l’information correcte au bon moment. Bart De Waele cite l’exemple de Digit, une appli qui tient à jour les opérations bancaires des clients américains. L’appli analyse votre compte, sait quand vous devez payer votre loyer, quand votre salaire arrive, etc. Et Digit vous envoie au moment ad hoc un SMS avec, par exemple, la question de savoir si l’appli doit régler la facture d’électricité. “Cette information nous arrive à un moment adéquat pour nous. Elle est personnalisée”, explique De Waele.

2. Intelligence artificielle

“L’année écoulée déjà, nous avions vu les premiers signes de l’AI, mais je pense que cela sera nettement plus concret en 2017”, affirme Steven Van Belleghem, managing partner chez InSites Consulting. “Cela se manifestera d’abord par des services déjà connus, qui vont soudainement s’améliorer. C’est par exemple déjà visible au niveau de Google Translate, qui s’est fortement améliorée à présent que l’on y a appliqué Deepmind, le logiciel d’intelligence artificielle de Google.”

L’AI deviendra nettement plus concrète en 2017.

Pour Bart De Waele, cette AI deviendra surtout pratique, lorsqu’elle sera utilisée dans les plates-formes conversationnelles (chat) susmentionnées. Selon, il ne faudra plus attendre longtemps, avant que les menus téléphoniques numériques en offrent plus. “Nous pouvons nous attendre à ce qu’ils nous comprennent”, prétend-il. “Et ce, grâce à l’AI. L’on aura alors besoin d’un logiciel qui comprenne le langage naturel, et d’une intelligence artificielle qui puisse approfondir votre profil et vous donner des réponses à vos questions. A tout le moins, l’on peut s’attendre à une personnalisation, de sorte que l’on ne doive plus passer par des menus insignifiants.” En d’autres mots, tout comme l’on trouve aujourd’hui fastidieux le fait que le helpdesk d’un fournisseur télécom ne sache encore et toujours pas si l’on parle le français ou le néerlandais, l’on estime que l’on ne devra pas décliner cinq fois nos données à ce bot.

Pour De Waele, ce type d’AI étoffée, qui comprend vraiment ses clients, n’est pas encore attendue dans l’immédiat: “J’envisage par contre des tests l’année prochaine, mais le logiciel proprement dit ne sera pas encore prêt.” Et de se référer notamment aux assistants virtuels, tels Alexa d’Amazon, Cortana de Microsoft et Siri d’Apple. “Ce sont des gadget”, selon lui. “Ils ne parlent pas encore un langage naturel. Cette intelligence artificielle n’est pas encore tout à fait prête, mais cela ne tardera pas. C’est irrémédiable.”

3. Tout automatique

S’il se dégage une ligne directrice dans les tendances technologiques, c’est que tout se simplifie pour l’utilisateur final. En témoignent les interfaces automatisées. “Amazon a montré récemment avec Amazon Go un magasin automatisé, dans lequel vous choisissez vos produits et sortez tout simplement”, explique Steven Van Belleghem. Le magasin fonctionne avec des capteurs qui enregistrent ce que vous emportez. Le montant de la facture est alors prélevé de votre compte bancaire via votre compte Amazon. “Je vois pas mal de ces interfaces automatisées se manifester. En ce compris les voitures sans conducteur. Les grands constructeurs automobiles miseront tous en 2017 sur les voitures automatisées, qui prendront en charge une partie de notre travail.”

Les grands constructeurs automobiles miseront tous en 2017 sur les voitures automatisées, qui prendront en charge une partie de notre travail.

Un bel exemple de processus d’automatisation nous vient déjà d’un produit d’Amazon: le Dash. Ces petits boutons, pas encore disponibles en Belgique, s’ajoutent à un appareil comme votre lave-linge et vous relient à votre réseau wifi. Manque-t-il de poudre à lessiver? Appuyez alors sur un bouton, et Amazon en fournirat automatiquement une nouvelle boîte le lendemain. “Cela enlève une certaine friction du processus d’achat”, déclare Bart De Waele. “Mais pourquoi cela ne va-t-il pas plus loin? L’on pourrait y intégrer de l’AI. A présent, le bouton ne s’occupe automatiquement que de la seule marque de poudre à lessiver que vous avez paramétrée, mais avec l’AI, vous pourriez faire en sorte que le bouton recherche le meilleur achat possible: le plus économique, le plus rapide, etc. Ce faisant, les bots à la consommation installeraient une couche entre nous et les fournisseurs.” Pour De Waele, c’est là que se situe l’avenir des bots. “Lorsque les chatbots avec qui nous conversons, ces assistants virtuels, pourront négocier pour nous avec des bots d’entreprises, il sera question d’une opportunité maximale. L’on y est du reste déjà quelque part. Dans les smartphones, il y a en effet un algorithme qui spécifie si l’on se connecte à la 4G ou au wifi. Et généralement, cela s’effectue automatiquement. Ce n’est que si cela s’avère vraiment nécessaire, par exemple si l’on doit saisir un mot de passe wifi, que la question est posée.”

4. Transformation numérique en 2017

“Alors qu’en 2015 et 2016, l’on a pris conscience de la nécessité d’une transformation numérique, je pense que 2017 sera la première année au cours de laquelle la plupart des entreprises l’exécuteront réellement”, selon Dado Van Peteghem. “Ce sera dès lors aussi une année cruciale pour convaincre le personnel de l’importance de cette transformation numérique. Nous nous trouvons au beau milieu d’une révolution technologique, mais les entreprises qui se transformeront avec succès, seront celles qui auront réussi à persuader leurs collaborateurs de l’importance et de l’aspect positif de cette transformation.”

Les gens sont anxieux, parce qu’ils ne savent pas si leur entreprise a préparé un plan.

Ce ne sera pas chose facile quand on voit les titres des journaux relatifs aux pertes d’emploi, comme chez ING par exemple. “C’est en effet tout un art que de convaincre les gens”, poursuit Van Peteghem. “Les gens sont anxieux, parce qu’ils ne savent pas si leur entreprise a préparé un plan. Ils ne savent pas où leur entreprise créera une plus-value dans le futur. Et s’ils ne connaissent pas la réponse de leur entreprise à la numérisation, cela génère de la panique. Les entreprises doivent élaborer un ‘manifesto’, afin que leur personnel voient où elles veulent arriver. Il faut lui montrer la lumière au bout du tunnel.”

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