Les effets du ‘shutdown’ sur l’ICT gouvernementale américaine

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le ‘shutdown’ des services ‘non essentiels’ dans les pouvoirs publics américains aura aussi un impact sur les services ICT, tant internes qu’externes chez des tiers.

Suite à la dissension à propos de la loi budgétaire, les collaborateurs des pouvoirs publics américains actifs dans des services ‘non essentiels’ ont été renvoyés chez eux sans salaire ce 1er octobre. Concrètement, il s’agit de quasiment 40 pour cent des fonctionnaires publics, dont apparemment pas mal d’informaticiens.

Jusqu’à 90% à la maison

Dans le cadre de l’action ‘shutdown’, les différents services publics ont mis quelque 60 à 90 pour cent de leur personnel IT en indisponibilité, alors que ceux qui continuent à travailler, se chargeront dans un premier temps de la protection des systèmes et de la continuité de l’infrastructure. A court terme, tout devrait continuer à fonctionner, parce que la plupart des services auraient bien évalué les travaux de maintenance minima. A plus longue échéance, l’on craint cependant que cela provoque des problèmes dans la mesure où les mises à jour et les correctifs (‘updates & patches’) sont souvent déjà négligés dans des circonstances de travail normales. Avec moins de personnel encore, ils seront complètement esquivés, ce qui entraînera un dangereux retard après quelque temps, sans compter que tous les experts nécessaires ne seront pas disponibles pour éviter les problèmes.

Moins de services

Mais l’industrie ICT sera aussi touchée à cause de la réduction des services. C’est ainsi que le traitement des visas d’entrée (H-1B) pour les collaborateurs ICT temporaires est interrompu, ce qui pourrait s’avérer embarrassant à plus long terme. La Federal Communication Commission interrompt aussi la plupart des activités, de sorte qu’aucun nouvel appareil ne pourra être encore homologué ou qu’aucun permis ne sera accordé. A la commission boursière (SEC), l’on ne s’occupera plus du traitement des demandes d’introduction en Bourse (IPO), et aucune nouvelle demande ne sera plus acceptée.

Nombre de sites web des services publics seront aussi mis ‘offline’, même si cela coûtera plus cher que de les laisser simplement online sans mises à jour, etc. En effet, de nombreux sites sont hébergés moyennant un forfait et en fin de compte, la facture devra être payée, même si personne n’a eu accès à ces sites.

Sombres nuages

Les informaticiens dans les entreprises en dehors des services ICT publics seront aussi sensiblement touchés par le ‘shutdown’ car souvent, ces services fournissent également à de petites agences locales. Aucun nouveau contrat ne sera plus signé à cause du ‘shutdown’, et les contrats existants ne seront pas prolongés. Même les paiements sont menacés. La situation est d’autant plus aiguë que le gouvernement a décidé de transférer à terme (dans les plus brefs délais) tant de services ICT que possible dans le ‘cloud’. Si les fournisseurs de services devaient connaître des problèmes en raison d’un long ‘shutdown’, l’on peut donc aussi s’attendre à ce que la reprise des services ICT par les pouvoirs publics soit menacée. Indépendamment du ‘shutdown’, l’on a ainsi assisté en septembre à la mise en faillite d’un fournisseur ‘cloud’ installé à San Diego, Nirvanix. Ses clients ont donc été subitement forcés d’exporter en l’espace de deux semaines (prolongé finalement à quatre semaines) des péta-octets de données, ce qui cause des problèmes, si tout le monde tente de le faire en même temps.

Finalement, la gravité des problèmes que connaîtront les services ICT des pouvoirs publics américains, dépendra de la durée du ‘shutdown’, mais il est d’ores et déjà certain que des problèmes, il y en aura.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire