Les défis de 2017

Danielle Jacobs (Beltug) © Beltug
Pieterjan Van Leemputten

Au cours des 12 derniers mois également, la technologie s’est faite encore plus omniprésente. Mais les nouveaux défis impliquent également de nouvelles questions auxquelles le directeur IT devra trouver des réponses.

La liste des problématiques auxquelles sont confrontés les utilisateurs professionnels de technologie est longue. Beltug, l’association qui représente quelque 1.400 décideurs, a pour ce faire réalisé une enquête auprès de ses membres. Et en tête de liste, on retrouve la fameuse RGPD ou réglementation générale sur la protection des données. Car celui qui sera piraté en 2018 ne pourra plus s’en tirer avec de simples excuses.

Se protéger ou payer

“Ce qui frappe, c’est que la législation est à l’agenda de tous les secteurs, tant dans les entreprises belges qu’internationales”, analyse Danielle Jacobs, directrice de Beltug. Le message est clair. Dans notre numéro de juin dernier, nous écrivions que les entreprises qui ne déclarent pas un piratage ou qui sont négligentes dans le traitement de données personnelles s’exposaient à des amendes sévères. “Nous constatons que le sujet retient beaucoup l’attention, mais surtout sous l’angle législatif. Nos membres se posent surtout la question de savoir comment cette législation se traduira dans la pratique. Ainsi, comment appliquer dans une entreprise le ‘droit à l’oubli’ ? Danielle Jacobs nuance certes son propos en précisant que la RGPD est une bonne chose. “Pour les citoyens, il est bon que les entreprises doivent désormais bien réfléchir au niveau des données et ne les stocke pas simplement sans faire attention. Mais ce sera un défi que de traduire la législation en normes IT.”

Quel nuage?

La mobilité, la sécurité et le cloud restent en tête des priorités, selon Beltug. “Nous recevons, surtout ces derniers mois, beaucoup de questions sur Azure et Amazon. C’est ainsi que celle-ci opère par exemple au départ du Luxembourg. Mais aussi le cloud à l’ère du Brexit.”

Plus l’IT peut être externalisée, plus les entreprises se demandent comment elles pourront se retirer du cloud et quitter leur fournisseur.

A noter que la question ne se limite pas à la migration vers le cloud. “Plus l’IT peut être externalisée, plus les entreprises se demandent comment elles pourront se retirer du cloud et quitter leur fournisseur”, explique-t-on. De même, les conditions contractuelles et leur négociation sont d’actualité. “A ma grande surprise, il était apparu l’an dernier déjà qu’une société sur 4 négociait son contrat avec un grand acteur du cloud, tandis que trois quarts parvenaient même à obtenir des conditions plus intéressantes. Même s’il s’agit surtout de grandes entreprises. Et il s’agit par exemple d’un délai de préavis de 3 moins au lieu de 6. Reste qu’en tant que petite société, vous n’avez souvent pas cette marge de manoeuvre.”

Internet des objets

Alors qu’il était davantage question l’an dernier de savoir que ce représentait l’IoT exactement, il semble que beaucoup d’entreprises planchent désormais sur cet internet des objets. Reste que cette nouvelle technologie suscite des questions classiques. “L’histoire se répète comme il y a 20 ans : quels sont les meilleurs réseaux et les meilleurs équipements ? Pourquoi les différents réseaux, LoRa et Sigfox, ne sont-ils pas interconnectés ? Et les appareils sont-ils indépendants des réseaux ? Nous voyons ressurgir de nombreuses questions des années ’90. Nos membres nous posent la question de savoir à quoi ils doivent faire attention, quels sont les avantages et inconvénients de chaque technologie, etc. Des questions non dénuées d’importance, sachant que l’on est souvent lié pour plusieurs années et dans un système fermé. Du coup, il est normal que les entreprises qui se lancent dans l’IoT se posent des questions.”

Chez les fournisseurs, la sécurité IoT figure en troisième position, même si à terme, les choses évolueront.

Si le questionnaire de Beltug date d’avant le piratage IoT à grande échelle de novembre, Danielle Jacobs fait remarquer que les prestataires de services insistent depuis un certain temps déjà sur la sécurité de l’IoT. “Chez les fournisseurs, la sécurité IoT figure en 3e position, même si à terme, les choses évolueront.”

Licence dans le cloud

En revanche, la question des licences de logiciels est plus ancienne. Les modèles de licences sont souvent bien trop complexes. La percée de l’accès mobile aux applications d’entreprise, la migration vers le cloud et la virtualisation imposent de nouvelles règles aux nouveaux environnements.

Danielle Jacobs connaît plusieurs entreprises qui, en raison du coût des licences, ne choisissent pas la solution technique la plus optimale, par exemple des performances accrues ou un dédoublement total pour la continuité d’activité. “Mais la question se pose aussi avec les smartphones et les tablettes. La licence est-elle par utilisateur ou par appareil ? Le choix a un impact majeur sur la gestion et les budgets.

Commander et renvoyer

La directrice de Beltug souhaite également que l’on s’intéresse davantage à la gestion des licences. “Il est possible de commander des logiciels ou des services sur son PC avec une carte de crédit, mais comment l’entreprise fait-elle pour savoir quelles licences elle possède et si les services achetés seront maintenus ? Nous constatons qu’aujourd’hui, de nombreuses dépenses IT sont effectuées par le marketing ou le business lui-même. Mais cette capacité supplémentaire dans le cloud est-elle désactivée après un pic ou au terme d’un projet ? Il s’agit là de nouveaux défis.”

Nous avons constaté que plusieurs grands fournisseurs IT doivent faire appel à un spécialiste pour expliquer clairement au client les modèles de licences.

Beltug vient de présenter une proposition de code de conduite relative aux principes en matière de licences de logiciels considérés comme importants par les utilisateurs. Dans ce cadre, une concertation internationale a été lancée avec la BSA, l’association des éditeurs de logiciels et quelques acteurs de premier plan. Mais cela ne signifie pas que tout soit réglé. “Nous avons constaté que plusieurs grands fournisseurs IT doivent faire appel à un spécialiste pour expliquer clairement au client les modèles de licences.”

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