Les Belges épiés par 100.000 caméras déjà

Les citoyens belges sont déjà épiés par au moins cent mille caméras et sont répertoriés dans des milliers de banques de données, affirme la commission de protection de la vie privée. Le ministre de la Justice, Jo Vandeurzen, prépare à présent, conjointement avec le groupe CD&V au sénat, un texte visant à confier aux services de renseignements encore plus de méthodes de recherche spéciales. Depuis les attaques du 9/11, le citoyen est davantage contrôlé.

Les citoyens belges sont déjà épiés par au moins cent mille caméras et sont répertoriés dans des milliers de banques de données, affirme la commission de protection de la vie privée. Le ministre de la Justice, Jo Vandeurzen, prépare à présent, conjointement avec le groupe CD&V au sénat, un texte visant à confier aux services de renseignements encore plus de méthodes de recherche spéciales. Depuis les attaques du 9/11, le citoyen est davantage contrôlé.

L’Open VLD entend y consacrer une commission parlementaire et est soutenu dans cette initiative par Willem Debeuckelaere, le président de la commission de protection de la vie privée. “Nous évoluons vers une société de surveillance poussée, capable à présent de contrôler quasiment tout grâce aux progrès technologiques. Et si les moyens technologiques existent, ils sont tôt ou tard utilisés, selon moi.”

La commission de protection de la vie privée reçoit une centaine de plaintes par an de personnes qui ont des problèmes avec la banque de données nationale, le ‘superordinateur’ de la police fédérale. “Parfois, il s’agit de données erronées, parfois d’utilisation impropre.” Pourtant, le citoyen semble moins enclin qu’avant à confier des données sur sa vie privée: “En période de trouble et d’inquiétude, l’on est davantage prêt à accepter des mesures en échange d’un sentiment de sécurité. Tel est le cas des méthodes de recherche poussées déjà attribuées à nos services de police et de renseignements et qu’on veut à présent encore étendre. J’ai à ce propos des sentiments très ambivalents.”

Aujourd’hui, on trouve des caméras de surveillance partout. “J’évalue à au moins 100.000 le nombre de caméras déjà installées en Belgique, dont seulement une petite partie est communiquée à la commission de protection de la vie privée, comme la loi l’exige. Je n’ai pas de problème avec les caméras dans les lieux publics, mais nous recevons des plaintes à propos de caméras dans la sphère privée.”

Le président Debeuckelaere s’attend à ce que ce contrôle s’amplifie encore: “Je suppose qu’à l’avenir, une puce sera implantée aux gens. Le système existe et est déjà utilisé. Dans certains pays, il est notamment recommandé dans le cadre de la problématique des enfants disparus.”Voilà pourquoi la commission de protection de la vie privée doit disposer de plus de pouvoir. “Il est essentiel que la transparence existe à propos de qui utilise quelles données personnelles et à quelles fins. Afin qu’elles ne soient pas exploitées pour de la manipulation politique ou, pire encore, dans le but de semer la terreur. Dans ce dernier cas, je ne me fais aucune illusion: ce sera la commission de protection de la vie privée qui sera la première à être supprimée.”

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