Le succès de Tinder inspire le secteur des rencontres mobiles

© Tinder

Tinder conquiert les coeurs et les abonnements données dans le monde entier, tout en insufflant aussi une vie nouvelle au secteur des rencontres mobiles. Une impulsion bien nécessaire car en l’absence de clic, un balayage (swipe) peut peut-être apporter un soulagement.

Si quelqu’un nous avait dit, il y a trois ans, qu’une appli de rencontres (dating) serait l’accessoire le plus branché de 2014, nous ne serions aujourd’hui encore et toujours pas remis de notre fou rire. Les chiffres de Tinder parlent pourtant par eux-mêmes. La technologie pèse actuellement quelque 750 millions à 1 milliard de dollars et depuis que Sean Rad, Justin Mateen et Jonathan Badeen ont lancé l’application durant l’été 2012 lors d’une petite fête à l’université de Californie du Sud, Tinder peut compter sur plus de cinquante millions d’utilisateurs actifs dans le monde.

“Le Tinder pour…”

L’on s’attendrait à ce que le succès monstrueux de Tinder cause des dommages au reste du secteur des rencontres, mais rien n’est moins vrai. Des géants tels Match.com (qui s’est niché – et ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard – dans le giron de la même entreprise mère IAC) ont même admis que Tinder aidait à supprimer le stigma social des rencontres en ligne ou mobiles. Ils ont également enregistré une hausse de leurs chiffres de vente et ont même adopté quelques conseils de cette appli qui conquiert les coeurs et les abonnements données dans le monde entier. C’est ainsi que l’appli match.com est depuis cette année aussi équipée du principe ‘swipe left/swipe right’ bien connu.

Le succès de Tinder inspire le secteur des rencontres mobiles

Mais le reste du secteur picore des fragments du succès de Tinder. Quasiment chaque nouvelle appli ‘hookup’ est mise en rapport avec l’application, qui semble être considérée aujourd’hui comme un étalon. C’est ainsi que JSwipe est “le Tinder pour les Juifs” et Wyldfire “le Tinder pour les femmes”. Même des applis qui n’ont rien à voir avec les rendez-vous, aiment se référer à Tinder.

Jobr, “le – vous devinez déjà la suite! – Tinder pour les emplois” connecte les postulants et les employeurs via une même interface selon le principe ‘swipe right/swipe left’, à l’image de votre CV papier qui est mis de côté ou déposé sur une pile “peut-être”.

Stylect fait pareil dans le monde de la mode. Après une connexion avec leur page Facebook, les utilisateurs peuvent acheter des chaussures via cette application mobile, qui dispose non seulement du système de balayage, mais aussi du petit coeur vert et de la petite croix rouge “en prêt”.

Des applis telles BarkBuddy sont conçues pour les gens qui envisagent d’avoir un chien à la maison et qui sont quotidiennement bombardés de photos d’animaux en quête d’un maître. Essayez donc de balayer à gauche, lorsqu’un corgi vous fixe désespérément sur votre smartphone…

Point de saturation culturelle

L’imitation n’a rien d’extraordinaire, écrit E.J. Dickson dans The Daily Dot. Chaque fois qu’une appli a atteint un certain point de saturation culturelle, il est habituel qu’elle entraîne dans son sillage toute une série d’imitations (bonnes ou mauvaises). Dickson évoque ainsi le succès de l’application photos Instagram qui, au sommet de sa gloire, voyait se manifester des copies qui inséraient à tous les coups ‘Gram’ ou ‘Insta’ dans leur nom. “Lorsqu’une appli a autant de succès que Tinder”, écrit Dickson, “elle attire autant d’imitateurs qu’un sac Prada.”

Selon Dickson, ces projets de copiage ne sont pas dommageables en soi. L’on évite en effet ainsi que le secteur des rencontres soit dominé par un seul grand acteur. En outre, le succès de l’un stimule l’envie d’innovation de l’autre.

Le succès de Tinder inspire le secteur des rencontres mobiles

Comme nous ne voulons pas collaborer à la monopolisation du secteur des rencontres mobiles, voici 10 applis de rencontres mobiles (quelque peu) différentes de Tinder

  1. Smeeters: regroupe de petits groupes d’amis entre eux, pour ainsi apprendre à connaître des nouveaux venus. L’appli est surtout destinée à pouvoir déguster des cocktails en sortie avec un assez grand groupe de gens, plutôt que de rester scotché à vos sempiternels tweets. Ne convient donc pas à ceux qui recherche les ‘gangbangs’.
  2. Hinge: alors que Tinder est connue pour encourager les ‘one-night-stands’ ou les ‘coups’ rapides, Hinge prétend être l’application des personnes qui “recherchent vraiment une relations sérieuse”. A première vue, l’appli fonctionne de la même manière – right swipe, left swipe -, mais en chattant, elle vous donne des informations de type ‘pop-up’ (émergent) (collectées à partir de votre profil Facebook) sur les autres personnes, qui pourraient servir de ‘conversation starters’, du genre “Hélène a aussi étudié le droit social et a passé un an au Brésil.”
  3. Cuddlr: un Tinder pour les personnes qui veulent donner ou recevoir des câlins. Passe au rouge durant les sessions d’examen et à la Saint Valentin.
  4. Down (ex-Bang With Friends): n’y va pas par quatre chemins. L’appli vous montre l’un après l’autre vos amis Facebook, et vous devez répondre ‘Oui’ ou ‘Non’ à la question de savoir si vous souhaiteriez faire l’amour avec cette personne. Ici non plus, les utilisateurs ne savent pas quelle réponse les autres ont donnée sur eux. Il n’y a qu’en cas de correspondance qu’un message s’affiche.
  5. Twine Canvas: cette application vous met en relation avec des gens qui ont les mêmes pôles d’intérêt que les vôtres (aussi grâce aux informations de votre profil Facebook), mais votre véritable nom est masqué, et votre photo est pixélisée. Ce n’est qu’après que vous ayez chatté que vous pourrez choisir de vous “dévoiler”. Aussi appelée le “Tinder non-superficiel”.
  6. JSwipe: a été lancée à Pâques et est l’application de rencontres par excellence pour les célibataires juifs. Après avoir répondu à quelques questions sur ce qui signifie être juif pour vous (êtes-vous orthodoxe? Non-juif, mais souhaitez-vous néanmoins vous ‘convertir’ pour une juste correspondance?) et à des questions sur vos habitudes alimentaires par exemple, les utilisateurs peuvent balayer à gauche (une étoile de David qui rit) ou à droite (une étoile de David qui fait la moue) en fonction des personnes qu’ils trouvent ou non intéressantes. Sur l’application similaire JCrush, il y a même un petit bouton ‘maybe’, et il est possible de balayer en arrière, si vous vous ravisez (ou commencez réellement à désespérer).
  7. Wyldfire: veut à l’entendre tenir les vilains cocos hors de l’application en donnant les rênes aux femmes. Les hommes peuvent certes télécharger l’application, mais ne peuvent s’y connecter que sur invitation d’une femme. Cette appli devrait être “le Tinder ami des femmes”, mais n’a pas conscience que “le Tinder sexiste” pourrait aussi lui convenir.
  8. LoveFlutter: vous connecte avec des gens sur base de messages d’amour “drôles” de la longueur d’un tweet et servent à démontrer que vous n’êtes pas un “doux dingue”.
  9. Mingleton: est utilisée pour rencontrer des gens très proches, par exemple au café. Tout comme Tinder, Mingleton vous montre des personnes du coin (mais vraiment proches) et affiche aussi les amis Facebook que vous avez en commun. Si vous avez du feeling pour cette personne, vous pouvez faire savoir à l’appli que vous êtes prêt à “mingler”. Fonctionne un peu à l’inverse de Tinder car alors que vous voyez normalement apparaître d’abord via Tinder les personnes de votre voisinage, pour ensuite convenir d’un rendez-vous, vous découvrez ici d’abord les gens de votre entourage, puis vous vous connectez sur Mingleton pour savoir “si une rencontre s’avère possible”. Bref, il s’agit ici du “Tinder éreintant“.
  10. Zoa: qui dit que vous êtes le seul à pouvoir prendre votre pied? Cette application est destinée à votre animal de compagnie et doit vous aider via le même système de balayage que celui de Tinder à devenir le couple parfait, même si l’on ne sait pas bien si c’est vous ou votre ami à quatre pattes préféré qui décide vraiment. (Knack Weekend / KS)

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