Le standard ISO belge de diffusion vidéo prend forme

Denis Periquet, CEO de Tessares, Jean-Baptiste Lorent, marketing & sales director d'intoPIX, Jean-Louis Gago-Garcia et Eric Santkin.
Pieterjan Van Leemputten

La belge IntoPIX annonçait début 2019 qu’elle proposait son algorithme de compression comme standard ISO. Un an plus tard, le processus est pratiquement finalisé et les premières implémentations voient le jour.

JPEG XS est un standard de compression qui permet l’échange de vidéos sans retard entre appareils. Une technologie qui intéresse notamment la RV, mais à terme aussi les voitures autonomes. L’association JPEG lançait dès 2016 un appel pour développer un nouveau codec pour lequel intoPIX dirige depuis l’année dernière le processus de standardisation. L’entreprise l’avait annoncé au CES début 2019, un salon sur lequel elle sera aussi présente début 2020.

” L’an dernier, nous avons présenté le standard. Et cette année, nous allons publier les détails de chaque élément. L’an dernier, nous avons surtout réalisé des tests de conformité et procédé à la définition du codage. C’est désormais terminé et publié, explique Jean-Baptiste Lorent, directeur des ventes et du marketing d’intoPIX. Par ailleurs, avant même que la publication ne soit complète, nous menons depuis le 2e trimestre les premières implémentations sur différents marchés et plateformes. ”

intoPIX a ainsi participé à l’introduction en direct d’e-sports, où la diffusion d’images à faible latence se révèle importante. ” Mais nous avons également des clients qui utilisent notre technologie pour la transmission sans fil d’images 4K dans une salle d’opération. Dans un tel environnement, il est particulièrement important que chaque image soit transmise sans perte de qualité et sans retard. ”

Le fait qu’une entreprise belge dirige le processus de standardisation constitue un atout pour l’image d’intoPIX. ” Nous participons tous les 3 mois à la concertation du groupe de standardisation. Cela nous permet également de présenter de nouvelles applications et des exemples de diffusion. Dans le même temps, notre présence nous offre une belle visibilité. Cela prouve que nous sommes innovants et que nous pouvons collaborer à l’échelle internationale. ”

Mais est-ce également rentable ? ” Pas encore. En fait, c’est le dernier aspect qui est abordé dans un tel processus. Nous attendons certes à en retirer des bénéfices, mais il ne s’agit pas là de notre motivation principale. Si votre technologie devient un standard ISO, c’est qu’elle intègre des spécifications ouvertes et que tout le monde peut les exploiter. ”

” Certes, il est possible de demander une indemnisation RAND ou ‘reasonable and non-discriminatory’. Mais nous voulons surtout nous rémunérer avec l’implémentation du standard chez les clients plutôt que d’offrir simplement la recette. A mesure que la technologie s’imposera sur le marché grand public, avec de grands volumes et des applications nombreuses, notamment dans les TV et les smartphones, nos revenus pourraient augmenter, mais nous n’en sommes pas encore là, et de loin “, conclut Lorent.

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