Le secteur ICT lui aussi à la merci de la grippe?

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Personne n’échappe aux messages et autres commentaires sur la grippe mexicaine, alias la grippe A/H1N1. Le secteur ICT non plus.

Personne n’échappe aux messages et autres commentaires sur la grippe mexicaine, alias la grippe A/H1N1. Le secteur ICT non plus.

Qui plus est, l’industrie ICT a un caractère international prononcé et entretient de nombreux contacts avec force groupes. Les fournisseurs de services ICT envoient souvent jusqu’à 90% de leurs collaborateurs chez les clients en divers endroits. Faut-il dès lors prendre des mesures spéciales et supplémentaires dans les entreprises ICT, afin d’éviter les conséquences économiques fâcheuses de la grippe mexicaine? Peut-être pas.

Il va de soi que la grippe mexicaine requiert de l’attention. Il est clair que si une large majorité de la population tombe malade, il y aura certainement un impact économique. Il y a quelques semaines déjà, le VEV (Vlaams Economisch Verbond) lançait un cri d’alarme. Il est donc raisonnable de penser à un ‘contingency plan’, à savoir un ‘plan de continuité professionnelle’. Sur le site d’Agoria (http://www.agoria.be) notamment, on peut trouver quelques exemples des aides possibles en vue de réduire l’impact de la grippe mexicaine sur le lieu de travail. Mais toute entreprise digne de ce nom a certainement préparé un ‘contingency plan’ général, avec ou sans pandémie. La grippe mexicaine est en fait une bonne occasion pour ressortir de l’armoire et revoir le ‘contingency plan’ existant. Ce n’est jamais un luxe superflu. En même temps, les clients et fournisseurs peuvent aussi être impliqués. Que vont-ils faire en effet si la maladie se propage vraiment? Notre plan est-il assorti au leur? Ce genre d’échange d’informations génèrera à coup sûr une meilleure relation et une meilleure connaissance réciproques, ce qui est toujours bon à prendre.

Mais il convient de ne pas exagérer non plus. L’épidémiologiste Luc Bonneux écrivait très récemment encore dans un journal flamand que la grippe mexicaine ne représentait pas grand-chose en comparaison avec une forte grippe d’hiver traditionnelle. Depuis des semaines déjà, Marc Van Ranst, commissaire belge en charge de la grippe, lance des appels au calme. Et pourtant, beaucoup de personnes et d’entreprises semblent vouloir jouer au docteur en communiquant outrancièrement et en exagérant dans leurs conclusions. Assez! Le site http://www.influenza.be est la seule source fiable officielle pour savoir ce qui se passe réellement. Les chefs d’entreprise ne doivent pas essayer de faire leur propre interprétation hautement personnelle de la grippe mexicaine. L’autorité concernée a conçu son site de manière très professionnelle avec des conseils, affiches et brochures téléchargeables, des questions fréquemment posées et des analyses sobres. Un bon conseil: consultez-le, avant d’entreprendre des méga-actions.

Et il y a encore un autre fait essentiel. Il est excessivement important de communiquer correctement. Et je citerai ici de nouveau Luc Bonneux: “Prodiguez des informations utiles à qui en a besoin, calmez le jeu sans minimiser pour autant.” Telle est à mon avis l’attitude à suivre. Dans l’entreprise même, vous pouvez agir de nombreuses manières et pas uniquement en paroles, mais aussi en actes. Quel est le minimum requis? Un aperçu: envoyez un bref mail aux collaborateurs pour leur signaler que l’entreprise est consciente qu’il y a une épidémie de grippe et que la direction sait comment réagir; dans ce mail, faites référence à http://www.influenza.be en tant que source d’informations officielle; prévoyez davantage de possibilités de se laver les mains; affichez les posters officiels du commissariat de la grippe dans les bureaux; placez une bannière ou un lien de http://www.influenza.be sur l’intranet.

Ces mesures me paraissent être relativement logiques et suffisantes. Il est en outre sage d’impliquer rapidement le conseil d’entreprise (ou les représentants du personnel) ainsi que le comité de prévention et de sécurité sur le lieu de travail. Leurs recommandations et celles du conseiller en prévention peuvent remettre quelque peu les choses dans le contexte de l’environnement professionnel spécifique. Une boutique ICT locale n’est pas une multinationale de services, les producteurs de matériel ne sont pas des distributeurs ICT, etc.

Un bon ami de la politique locale m’a tenu ces propos que je vous livre tels quels: “Nous n’allons quand même pas mourir d’une maladie que nous n’avons pas encore eue.” Cela pourrait pourtant être le cas de la grippe mexicaine. S’y préparer, c’est bien, mais il ne faut pas créer la panique. Dans le secteur ICT non plus. Pour une fois, nous ne nous distinguons pas vraiment des autres entreprises…

Kris PotéKris Poté est vice-président marketing & communication chez Capgemini.

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