Le reste d’une fusée SpaceX va s’écraser sur la Lune début mars

Super Lune 2020.

Le second étage d’une fusée de SpaceX ayant décollé il y a sept ans va s’écraser en mars sur la Lune, selon les experts, qui ont recalculé la trajectoire de cet objet laissé à l’abandon dans l’espace.

La fusée avait été utilisée en 2015 pour mettre en orbite un satellite d’observation du climat sur Terre, le Deep Space Climate Observatory (DSCOVR). Depuis cette date, le second étage ayant servi à le propulser flottait dans le cosmos sur une orbite appelée “chaotique” par les mathématiciens, a expliqué mercredi à l’AFP l’astronome Bill Gray, qui a découvert la nouvelle trajectoire. L’objet est passé assez près de la Lune début janvier, ce qui a modifié son orbite, a détaillé ce responsable du “Projet Pluto”, un logiciel permettant de calculer les trajectoires d’astéroïdes et d’autres objets, utilisé par des programmes d’observations financés par la Nasa.

Une semaine plus tard, l’expert a pu de nouveau observer le reste de fusée et s’est rendu compte qu’elle devrait s’écraser sur la face cachée de la Lune le 4 mars. Après avoir lancé un appel à la communauté d’astronomes amateurs pour réaliser de nouvelles observations, les données ont été confirmées. Le moment et le lieu précis pourraient encore changer de quelques minutes et kilomètres, mais la collision est certaine. “J’ai suivi des déchets spatiaux de ce type depuis environ 15 ans, et c’est le premier impact lunaire non intentionnel” détecté, a-t-il souligné. L’impact de cet objet d’environ quatre tonnes ne sera pas visible depuis la Terre au moment où il se produira.

Mais il devrait causer un cratère qui pourrait lui être observé par les scientifiques par la suite, notamment par les sondes de la Nasa LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter), ou indienne Chandrayaan-2, et ainsi permettre d’en apprendre plus sur la géologie lunaire. Des vaisseaux ont déjà été intentionnellement projetés sur la Lune à des fins scientifiques par le passé. En 2009, la Nasa avait envoyé un deuxième étage de fusée s’écraser dans une région près du pôle sud, afin d’étudier la présence d’eau. Ces impacts lunaires non prévus pourraient toutefois se multiplier à l’avenir, selon Bill Gray, notamment du fait des objets que laisseront derrière eux les programmes lunaires américains ou chinois.

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