Le premier satellite ‘crowd funded’

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Planetary Resources a récolté plus d’1,5 million de dollars via ‘crowd funding’ (financement participatif) pour la construction de son premier satellite, destiné à rechercher de petits corps célestes où l’exploitation minière est possible.

Sur la plate-forme de financement participatif Kickstarter, Planetary Resources a fait l’objet de promesses d’une valeur d’1,5 million de dollars de la part de 17.600 personnes, dont Sir Richard Branson (100.000 dollars). Branson adhère ainsi à un groupe d’investisseurs, qui comprend déjà des personnalités ICT telles Eric Schmidt (ex-Sun, aujourd’hui Google), Charles Simonyi (ex-Microsoft et deux fois déjà touriste de l’espace), Larry Page (Google) et Ross Perot, Jr (Perot Systems).

L’argent obtenu permettra de construire le satellite Arkyd 100, dont le lancement est prévu pour 2015. Ce satellite étudiera les NEA (Near Earth Asteroids, de petits corps célestes de type planétaire se trouvant à proximité de la Terre) dans l’optique d’une éventuelle exploitation à distance. Il aura plus ou moins la taille d’un petit ordinateur de bureau (quelque 45cm), sera équipé d”ailes’ avec panneaux solaires de 60 cm et pèsera 12 à 15 kg environ. Le télescope incorporé à l’Arkyd aura un miroir de 20 cm et un capteur d’image de 5 méga-pixels. C’est en avril 2014 qu’est prévu le ‘lancement’ d’un modèle de test – l’A3 – au départ du sas Kibo de la station spatiale ISS. Cet A3 pèsera quelque 4 kg et intégrera les principales technologies destinées à tester l’Arkyd 100.

Exploitation minière dans l’espace

Avec ses satellites, Planetary Resources entend poser la base d’une exploitation des composants des NEA, susceptibles d’être utilisés par la suite comme carburant pour les vols spatiaux (notamment de l’eau), ainsi que des métaux. L’entreprise est convaincue que cela pourrait contribuer aussi à une économie durable sur la Terre, y compris la création d’emplois. Après le premier Arkyd 100, elle prévoit encore la construction et le lancement des satellites Arkyd 200 Interceptor (pour un vol le long d’un NEA) et Arkyd 300 Rendezvous Prospector (pour une étude plus approfondie des possibilités d’exploitation minière d’un NEA). Dans une liste de ‘frequently asked questions’, Planetary Resources explique clairement pourquoi elle croit dans la faisabilité et dans la rationalité d’une exploitation minière des NEA, notamment du fait que d’après une évaluation, pas moins de 1.500 NEA sont relativement aisément accessibles.

Planetary Resources a été fondée sous l’appellation Arkyd Astronautics par des vétérans de quelques projets Mars au sein du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. Au sein de l’équipe des conseillers, l’on trouve notamment le cinéaste et océanographe James Cameron.

Outre les défis technologiques à relever, l’exploitation minière dans l’espace devra aussi surmonter toute une série d’obstacles politiques, dont la question de savoir qui dispose des droits de propriété et d’exploitation de ces matières premières des NEA. Le ‘Traité de l’Espace’ de 1967 prévoit une exploration pacifique de l’espace (en d’autres mots pas d’armes dans l’espace ou sur les corps célestes), mais n’aborde pas l’exploitation des matières premières, etc. Le ‘Traité de la Lune’ de 1979 l’avait bien abordé, mais il n’a jamais été ratifié par les pays disposant des moyens (ou qui envisageaient à tout le moins) d’envoyer des gens dans l’espace. Seuls 15 pays ont ratifié ce traité, dont du reste la Belgique. Si vous souhaitez approfondir ce sujet, veuillez surfer sur le site de l”Office for Outer Space Affairs‘ des Nations Unies.

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