‘Le New York Times doit devenir à 100 pour cent numérique’

© nytimes.com

Le New York Times, qui passe en général pour être le meilleur journal au monde, doit dans les plus brefs délais interrompre son édition papier. Voilà ce que déclare le co-fondateur de Netscape, Marc Andreessen.

Le New York Times, qui passe en général pour être le meilleur journal au monde, doit dans les plus brefs délais interrompre son édition papier. Voilà ce que déclare le co-fondateur de Netscape, Marc Andreessen.

Selon Andreessen, qui en son temps a été à la base du tout premier navigateur internet graphique Netscape et qui dirige aujourd’hui la société de capital-risque Andreessen Horowitz, n’a quasiment plus l’envie d’encore imprimer des journaux sur papier.

Andreessen fait observer que le public mondial potentiel du New York Times augmente, parce que la classe moyenne croît à l’échelle planétaire. Il n’empêche que le journal doit se concentrer sur sa version numérique, estime-t-il, et sans tarder.

“Ce n’est pas qu’il n’est plus possible de gagner de l’argent avec des journaux papier, ajoute-t-il encore. “Et ce n’est pas parce que plus personne n’aime le journal papier”, mais étant donné le changement technologique que connaissent les médias actuellement, il faut “passer complètement à l’attaque”.

Un pont trop loin
Depuis 2007, quatorze grands journaux ont fait faillite aux Etats-Unis, écrit l’agence de presse Reuters. Et dix autres ont opté pour la voie numérique. D’autres encore ne paraissent plus que certains jours par semaine.

Chaque fois, cela va de pair avec des vagues de licenciements. Dans le reste du monde aussi, dont chez nous, la presse imprimée doit faire face à des réductions de tirage et à des diminutions de rentrées publicitaires.

Selon Reuters, le passage à l’électronique pure pour le New York Times, c’est toutefois aller un pont trop loin. Le journal est certes l’une des histoires numériques à succès et est l’un des rares à parvenir à réellement faire payer le lecteur pour son édition internet, mais ce n’est pas suffisant.

Pas mal de problèmes
Au troisième trimestre de cette année, le journal Times a enregistré une baisse de 10,9 pour cent de ses rentrées publicitaires pour son édition papier, écrit Reuters. Et les publicités électroniques sont loin de compenser cette perte. Qui plus est, au cours du même trimestre, elles ont elles aussi régressé de 2,2 pour cent. Le Times a empoché durant ces trois mois 44,6 millions de dollars (34 millions d’euros) de rentées publicitaires numériques, mais cela ne représente qu’un quart de l’ensemble des rentrées publicitaires.

Les journaux numériques posent donc encore pas mal de problèmes. Il faut convaincre les lecteurs de payer pour les lire. Les journalistes, de leur côté, doivent faire preuve de suffisamment de flexibilité dans leur travail. Et par-dessus tout, il convient de trouver une manière pour générer autant (et de préférence plus) de rentrées publicitaires qu’avec les journaux papier. Mais en fin de compte, ajoute encore Reuters, il incombe à des journaux du top comme le New York Times de faire décoller un modèle numérique fructueux. (TV)

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