Le grossiste en sanitaire Van Marcke lance sa propre appli de traçage de contacts

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Le grossiste en sanitaire Van Marcke ne veut plus attendre que le gouvernement introduise ou non une appli de traçage d’une possible contamination au corona. ‘Pour la sécurité et la santé de nos collaborateurs, nous avons développé notre propre appli’, déclare la CEO Caroline Van Marcke.

Depuis la semaine dernière, les employés du spécialiste en sanitaire Van Marcke peuvent utiliser une nouvelle appli qui leur permet de toujours savoir avec quelles personnes ils ont été en contact les jours précédents. Il s’agit donc d’une appli de ‘contact tracing’. “Nous avons agi ainsi, parce que nous voulions protéger notre personnel et nos clients, mais aussi nos activités”, explique la CEO Caroline Van Marcke à Data News. “Après le choix par les autorités d’un centre de contacts, il était pour moi clair que nous ne pouvions attendre plus longtemps une appli globale, et j’ai donc mis à l’oeuvre notre département IT”, déclare Van Marcke. “Notre siège central ne rouvrira que la semaine prochaine, parce que nous voulions d’abord être prêts avec cette appli.”

Un défi pour la confidentialité des données

“C’est le vendredi de l’Ascension qu’on m’a demandé de développer l’appli. Je n’ai pas trouvé des solutions prêtes à l’emploi, mais après de multiples échanges avec nos partenaires, nous avions l’approche technique en tête avant la fin du week-end. Cinq jours plus tard, l’appli était devenue réalité”, voilà comment le responsable IT Stijn Hoegaerts résume le trajet de développement et de livraison. “Ce développement fut certes un défi à relever, mais s’assurer que la sécurité des données et la confidentialité étaient garanties, tout en tenant compte des prescriptions du GDPR, c’était au moins aussi important”, explique Hoegaerts. Voilà pourquoi il n’envisagea par exemple pas l’option de la géo-localisation. “Il s’agit d’un système sur une base volontaire, où les collaborateurs notent rapidement et simplement avec qui ils ont été en contact: quand, pendant combien de temps, s’il y a eu contact physique et si la distanciation d’1,5 mètre a été respectée. Ce sont là typiquement aussi les questions que les traceurs de contacts des autorités posent”, précise Hoegaerts. Les liaisons avec le registre du personnel (l”active directory’, ndlr) de l’entreprise et SAP rendent possibles les interconnexions. “Dans le cas d’une réunion physique à 4 collaborateurs, il suffit qu’un seul d’entre eux l’indique dans l’appli pour que l’information soit relayée pour les quatre”, dit Hoegaerts comme pour citer un exemple.

Stay Safe: telle est l'appellation de l'appli de traçage des contacts.
Stay Safe: telle est l’appellation de l’appli de traçage des contacts.© Van Marcke

5.000 euros, sans la moindre ligne de code

L’appli indépendante au niveau du matériel est disponible pour les quelque 1.600 employés de Van Marcke en Belgique, en France, en Suisse et au Luxembourg. Ils peuvent y enregistrer du reste aussi leurs contacts privés. Hoegaerts insiste sur le fait que toutes les données demeurent totalement confidentielles et que le tout a été débattu avec le data protection officer de l’entreprise, ainsi qu’avec le service juridique. Toutes les données sont conservées trois semaines – ce qui est largement suffisant pour couvrir la période d’incubation du covid-19 – puis automatiquement supprimées. Les données enregistrées ne peuvent être exportées que par l’utilisateur en personne, lorsque un ‘contact tracer’ le sollicite par exemple.

L’appli de traçage de contacts réactive a été finalement développée par BPM Company sur base de la plate-forme ‘low-code’ Mendix dans l’environnement ‘cloud’ SAP, avec la base de données SAP HANA. Est-ce coûteux? “En tout, le développement et la livraison de l’appli nous ont coûté 5.000 euros”, prétend Hoegaerts. C’est là aussi la première réalisation de BPM Company avec Mendix, qui venait d’être accueillie chez Van Marcke. “Et maintenant, je sais que je peux mettre mon département IT au défi de développer des solutions rapides. Vivement d’autres!”, déclare en riant la CEO Caroline Van Marcke.

“Il a fallu agir de manière à la fois rapide et flexible et pour une telle approche agile, la plate-forme ‘low code’ de Mendix convient à merveille”, explique Jan Ickroth de BPM Company: “Tout l’appli a été développée sans écrire une seule ligne de code.” BPM Company occupe une soixantaine de personnes au Benelux et mise sur les plates-formes de Mendix et Pega. “Il y a trois ans, j’ai démarré en lançant Mendix sur le marché belge. Entre-temps, SAP est devenu un partenaire stratégique et maintenant que Siemens est propriétaire de Mendix, nous évoluons davantage vers des processus industriels”, affirme Ickroth.

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