Le gouvernement Trump envisagerait un réseau 5G national ‘sécurisé’

Donald Trump © AFP
Pieterjan Van Leemputten

De certains documents dévoilés, il apparaît que des membres du gouvernement Trump envisagent sérieusement le déploiement d’un réseau 5G qui serait l’oeuvre dudit gouvernement. Mais sa faisabilité semble douteuse.

Le site web Axios a pu mettre la main sur une présentation Powerpoint et sur une démo récemment montrées au sein du gouvernement Trump. Il s’agit en l’occurrence d’un réseau 5G national qui serait installé et payé par les pouvoirs publics. Des acteurs tels AT&T, Verizon ou T-Mobile pourraient y avoir accès pour y connecter leurs clients.

La sécurité serait la raison sous-jacente à ce projet. Un réseau supporté par le gouvernement offrirait, selon la présentation, une meilleure protection contre l’espionnage chinois ou autre. La présentation suggère même que la sécurité du réseau serait telle que les Etats-Unis pourraient l’exporter aussi à leurs alliés pour mieux les protéger.

Perturbation du marché

Voilà du moins pour la théorie car un tel projet appelle pas mal de réflexions. C’est ainsi que dans la présentation, on parle d’un réseau qui sera mis en oeuvre au cours des trois prochaines années. Rien que ce délai semble déjà impensable. C’est ainsi qu’il faudra aux opérateurs des années pour rendre un réseau entièrement opérationnel pour la 5G, d’autant plus en démarrant de zéro.

Les opérateurs eux-mêmes ne seront probablement pas réceptifs à l’idée. Une grande partie de leur modèle commercial repose en effet sur le concept de location d’un spectre des pouvoirs publics (souvent sur des périodes de 10-20 ans), avant d’investir eux-mêmes dans des réseaux. Si le gouvernement gère aussi le réseau, ces acteurs seront alors réduits au rôle d’opérateur virtuel.

Manque de fabricants de réseaux

La présentation fait quelques fois référence à la Chine, qui a acquis aujourd’hui une position dominante sur le plan du développement d’infrastructures réseautiques. Les Etats-Unis disposent certes encore d’entreprises de réseaux telles Cisco, mais pour la mise au point d’équipement GSM, le centre de gravité se trouve à présent chez Huawei et ZTE (toutes deux des firmes chinoises) ou Ericsson et Nokia (toutes deux européennes). Voilà pourquoi, il semble improbable que les Etats-Unis trouve une réponse à la suprématie chinoise en l’espace de trois ans.

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