Le FBI a payé des réparateurs de PC pour obtenir des informations

Best Buy © .
Pieterjan Van Leemputten

Dans le passé, le FBI a eu recours à des réparateurs de Best Buy pour l’informer sur du contenu illégal découvert dans les PC de clients. Il les a rétribués dans ce but.

Il est question ici de réparateurs de Geek Squad, le service de réparations de la chaîne américaine Best Buy. Des documents que l’organisation de défense des droits des citoyens Electronic Frontier Foundation (EFF) a reçus, montrent que des managers ont aussi été payés pour le transfert d’informations.

Si du contenu illégal était découvert, le FBI venait sur place, examinait ledit contenu et, si nécessaire, confisquait le PC en vue d’une analyse complémentaire. Dans les cas mentionnés, il s’agissait chaque fois de pédopornographie. On ne sait pas si le FBI recevait aussi des renseignements sur d’autres contenus illégaux, tels que de la musique ou des films piratés.

Best Buy elle-même a déclaré à ZDNet.com qu’elle est contrainte dans la plupart des états américains de prévenir les autorités, si du contenu pédopornographique est découvert sur les appareils des clients. Et d’insister sur le fait que le service de réparations ne recherche pas activement du contenu potentiellement illégal, mais qu’il en découvre en général une centaine de fois par an lors de la récupération de données perdues par exemple. Les réparateurs n’auraient dans ce but reçu aucune formation de la part du FBI. Trois des quatre personnes mentionnées dans les documents consultés ne travailleraient du reste plus pour l’entreprise. Et la quatrième est entre-temps active dans un autre département.

Mais l’EFF se pose quand même des questions à propos du fait que les réparateurs concernés ou leurs managers étaient payés pour leurs renseignements et que des documents internes du FBI les qualifiait d’informateurs. Dans un cas, le FBI a versé à coup sûr 500 dollars à un réparateur. Quant à savoir si d’autres services de réparation américains sont impliqués aussi, le FBI n’a pas voulu le confirmer à l’EFF.

L’organisation de défense du respect de la vie privée des citoyens affirme que le comportement des réparateurs peut être assimilé à une fouille illicite, du fait qu’ils en font ensuite part au FBI. Elle se demande également si ces réparateurs n’étaient pas précisément motivés à rechercher tout spécialement du contenu pédopornographique, en sachant qu’ils seraient payés pour cela.

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