‘Le FBI a payé des pirates pour craquer l’iPhone du terroriste’

© AFP
Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

Le FBI n’a pas fait appel à l’entreprise israélienne Cellebrite, mais bien à un groupe de hackers pour déverrouiller l’iPhone d’un terroriste.

Voilà ce qu’écrit The Washington Post sur base de sources proches de l’affaire. Le groupe de pirates aurait reçu une certaine somme du FBI pour craquer l’iPhone 5C de l’un des auteurs de la tuerie de San Bernardino. Le collectif de hackers serait spécialisé dans la détection de problèmes de sécurité. Lorsqu’ils effectuent ce genre de trouvaille, les pirates vendent dans certains cas les informations au gouvernement américain. Comme il existe pas mal de brèches à combler, il y a encore beaucoup d’argent à gagner pour eux.

Selon The Washington Post, le groupe de hackers a la réputation de naviguer souvent en eaux troubles. Pour le piratage en question, ils ont créé une sorte de matériel qui a permis d’éviter l’effacement de toutes les données contenues sur l’iPhone suite à de trop nombreuses tentatives de saisie d’un code de login erroné.

Le directeur du FBI, James Comey, a indiqué lui-même que le matériel en question ne peut être utilisé que sur des iPhone plus anciens avec un système d’exploitation correspondant. Il ne fonctionne pas sur l’iPhone 5S et les modèles plus récents. Le service de renseignements doute quant à savoir s’il va en informer Apple car s’il le fait, Apple va réagir, et le FBI ne pourra donc plus l’utiliser à l’avenir. La réflexion qui doit se faire aussi, c’est de savoir dans quelle mesure les criminels pourront eux aussi exploiter la faille.

Cellebrite

Précédemment, divers médias avaient annoncé, sur base de certaines sources, que c’était l’entreprise israélienne ayant pignon sur rue Cellebrite qui était à la base du déverrouillage de l’iPhone, mais cette information est à présent démentie par ce que vient de publier The Washington Post. Cellebrite est une entreprise spécialisée dans le piratage de données mobiles, afin d’en extraire des informations. Comme il est bien connu que l’entreprise collabore beaucoup avec des services de renseignements, il n’était pas illogique de penser qu’elle était intervenue ici aussi.

San Bernardino

L’année dernière, un bain de sang avait été perpétré à San Bernardino, l’oeuvre de terroristes. L’un des auteurs possédait un iPhone 5C, auquel le FBI voulait accéder, afin de poursuivre son enquête. Dans ce but, le service de renseignements se tourna vers la Justice, dans le but de forcer Apple à collaborer. Un juge donna raison au FBI, mais Apple refusa de collaborer et opta pour un débat public sur le cryptage. Selon Tim Cook, le CEO d’Apple, tous les iPhone pourraient être piratés, si l’entreprise prévoyait une porte dérobée pour le FBI, parce que cette technique pourrait alors s’appliquer à l’ensemble des smartphones de l’entreprise.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire