Le directeur de Samsung soupçonné de corruption

Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung © Reuters
Els Bellens

Le vice-président de Samsung est considéré comme un suspect dans le scandale qui touche la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. L’homme a été cité à comparaître en Justice. Il aurait notamment fait parvenir des dons à la confidente de la présidente.

Si 2016 fut une année agitée pour le géant technologique sud-coréen, 2017 débute de la même manière. Lee Jae-Yong, numéro deux de Samsung, est officiellement considéré comme suspect dans un scandale de corruption qui pourrait conduite à la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. “Nous avons décidé d’entendre monsieur Lee en tant que suspect”, a expliqué le porte-parole de l’équipe d’enquêteurs qui s’occupe de cette affaire.

Samsung est ainsi entraînée dans un scandale qui tient en haleine la Corée du Sud depuis quelques mois déjà. Ce scandale concerne la présidente du pays, Park Geun-hye, et l’influence que sa confidente Choi Son-sil a pu exercer sur ses décisions politiques. Choi aurait abusé de sa position d’amie fidèle de Park pour soutirer des dizaines de millions de dollars à de grandes entreprises coréennes et les avoir transférés à de vagues fondations. Une opération qui s’apparente à de la corruption.

Choi se serait en outre occupée d’affaires d’état et aurait eu accès à des documents gouvernementaux. Elle a été arrêtée le 3 novembre pour abus de position et fraude. Le Parlement sud-coréen a décidé de lancer une procédure de destitution à l’encontre de la présidente Park suite à des protestations massives.

Fusion contestée

Ces dernières semaines déjà, des membres de la direction de Samsung ont été interrogés à plusieurs reprises, et des fouilles ont été effectuées dans les bureaux du groupe. Samsung aurait corrompu Choi pour obtenir le feu vert de la part du gouvernement pour une fusion controversée de deux de ses filiales en 2015. Cet accord permet à Lee de contrôler plus facilement le gigantesque groupe fondé autrefois par son grand-père. La fusion avait été fortement contestée et n’avait été approuvée que parce que le service national des pensions coréen s’était porté garant. Pour y arriver, Samsung aurait viré des millions d’euros afin de financer notamment une formation de cavalière en Europe pour la fille de Choi. Moon Hyung-pyo, l’ex-président du service des pensions, a lui aussi été privé de liberté. Moon a entre-temps reconnu avoir mis ses collaborateurs sous pression en vue d’approuver la fusion.

Il s’agi là du énième chapitre de l’année mouvementée qu’a connue l’une des principales entreprises de Corée du Sud, après les problèmes du Galaxy Note 7 et la postposition du lancement du Galaxy S8. Les conséquences financières de tous ces problèmes demeurent cependant limitées pour l’instant. Au quatrième trimestre, Samsung a en effet enregistré ses meilleurs résultats depuis 2013. Sur l’ensemble de l’exercice 2016, Samsung table sur une croissance de son bénéfice de 10,6 pour cent à 29.200 milliards de wons. Quant à son chiffre d’affaires, il grimperait de 0,4 pour cent à 201.500 milliards de wons.

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