Le CFO de Proximus s’en va: “Je n’ai plus jamais parlé à Bellens”

Ray Stewart. © Proximus
Pieterjan Van Leemputten

Il a fait entrer Belgacom à la Bourse, a survécu à trois CEO et s’est lui-même retrouvé deux fois à la manoeuvre. Le directeur financier Ray Stewart quitte à présent l’entreprise, tout en jetant pour nous un coup d’oeil dans le rétroviseur.

(Cet article reprend des fragments d’une plus longue interview de Ray Stewart que vous découvrirez dans le numéro de Data News du 17 avril.)

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A l’entendre, Stewart n’a jamais eu l’ambition de diriger lui-même Belgacom ou une autre entreprise: “Cela ne m’est même jamais venu à l’esprit. Peut-être cela explique-t-il mes bonnes relations avec les CEO. Ils savaient que je ne lorgnais pas leur fonction.”

L’apogée?

“L’entrée à la Bourse a été de loin le moment le plus important. Conjointement avec Ben, l’entreprise mobile que nous possédions aux Pays-Bas (….) Nombre de CFO travaillent toute leur vie sans IPO (Initial Public Offering, ndlr), alors que moi, j’ai pu en faire deux”, affirme Stewart à propos de l’entrée en Bourse de Belgacom et de celle de la hongroise Matav, où il travailla jusqu’en 1997.

Goossens, Bellens et Leroy

“John Goossens était ‘larger than life’ (une figure imposante, ndlr). Le jour où il est décédé, j’étais anéanti car je pensais qu’il était indestructible. Ce fut un moment très pénible.”

“Dominique est fantastique. Elle possède une solide expérience orientée marketing, ce dont nous avons besoin aujourd’hui. A l’avenir, cela prendra même encore plus d’importance avec tous ces acteurs ‘over the top’ qui déboulent, tels Google, Facebook et Twitter.”

A propos du départ soudain de Bellens: “C’était regrettable pour deux raisons: l’impact que cela a eu sur Didier et l’impact que cela a eu sur l’entreprise. Je ne lui ai plus parlé depuis lors. (…) La dernière fois que je l’ai vu, c’était le jeudi, la veille du jour où il a été licencié par le gouvernement.”

Stewart ne souhaite pas dire du mal de l’ex-CEO controversé, mais avoue quand même que “Didier et moi n’étions pas d’accord sur tout”.

L’Etat comme actionnaire

“Cela ne m’a jamais posé de problème durant les dix-huit années que j’ai passées dans l’entreprise. Le gouvernement n’interfère quasiment jamais dans le métier. Si nous voulions faire quelque chose, il nous soutenait. Lorsque John Goossens vivait encore, nous avions examiné une fusion avec KPN et nous avions été soutenus.”

“Le débat sur les dividendes… Je ne veux pas dire qu’il est exagéré, mais néanmoins peut-être quelque peu grossi.”

L’avenir?

Stewart restera en Belgique, mais n’envisage pas d’importants nouveaux projets. Il entend profiter de sa retraite et consacrer du temps à la photographie et aux voyages. Il demeurera au sein des conseils d’administration de Bpost et Nyrstar. “J’ai travaillé pendant 44 ans. Place à présent à un peu de calme.”

L’interview d’adieu complète de Ray Stewart, dans laquelle il revient plus en détail sur les consolidations et la concurrence avec Telenet, sera publiée dans le numéro de Data News du 17 avril.

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