LCL entend rendre ses centres de données nettement plus écologiques

Le groupe de centres de données LCL entend réduire le plus possible son empreinte écologique. ‘Les centres de données sont de gros consommateurs de courant. Nous devons réfléchir à améliorer cela’, déclare le managing director Laurens van Reijen.

LCL adhère à l’initiative SBTi (Science Based Targets), une organisation qui donne aux entreprises des objectifs sur une base scientifique en vue de limiter le réchauffement terrestre à 1,5 degré Celsius. En Belgique, 56 entreprises en sont déjà membres, dont Proximus, Barco et AB Inbev. LCL est la première firme de centres de données belge à y adhérer.

Laurens van Reijen est réaliste vis-à-vis de son secteur: ‘Les centres de données rendent pas mal de choses possibles, ne serait-ce que proposer par voie numérique ce qui devait être écrit sur du papier précédemment, mais ils se retrouvent sous la pression de l’opinion publique, parce qu’ils consomment beaucoup de courant, ce qui est vrai. 2,7 pour cent de la consommation mondiale d’électricité sont imputés à notre secteur. Il nous faut donc réfléchir à la façon de faire mieux.’

Les centres de données tireraient certes parti d’une économie d’électricité, car cela réduirait du coup leurs coûts d’exploitation. Et LCL, qui dispose de plusieurs sites en Belgique répartis à Alost, Anvers, Diegem, Gembloux et Huizingen, veut aller de l’avant. L’entreprise a demandé à un acteur externe de déterminer la quantité de CO2 émis, ainsi que l’impact via les partenaires ou les fournisseurs.

Du mazout à l’hydrogène

‘Nous avons ainsi appris des choses auxquelles nous n’avions nous-mêmes jamais pensé. Une installation de refroidissement par exemple se caractérise souvent par de petites pertes de gaz, dont il convient de tenir compte.’ Mais van Reijen se penche aussi sur les appareils pollueurs s’il en est, comme les générateurs au mazout que les centres de données possèdent en cas de panne électrique. Ils ne servent en principe que comme backup, mais doivent néanmoins être testés chaque mois. ‘Nous examinons la possibilité de les faire tourner moins longtemps dans le cadre de ces tests, ainsi que l’option de passer au biodiesel. Voilà ce que nous sommes en train de passer en revue avec nos fournisseurs.’

A terme, LCL envisage aussi des générateurs à l’hydrogène. ‘Il n’y en a pas encore aujourd’hui, mais nous espérons qu’en posant la question, nos fournisseurs vont y réfléchir aussi.’ Laurens van Reijen fait observer que l’hydrogène est actuellement encore excessivement cher, tout en apportant la nuance suivante: ‘Certes, un tel générateur s’avérera plus coûteux, puisque l’hydrogène est nettement plus cher, mais si ces générateurs ne doivent tourner que quelques heures par an, leur coût devient négligeable.’

De plus, LCL a l’ambition d’étendre de 300 kilowatts supplémentaires son parc de panneaux solaires, qui génère aujourd’hui déjà 1 mégawatt (grâce au centre de données d’Engie récemment racheté à Gembloux). Le parc de voitures deviendra aussi plus électrique avec des bornes de recharge sur chaque site. Mais l’entreprise veut également dépasser le stade de l’écologie: ‘Nous souhaitons bien rétribuer notre personnel, mais nous voulons aussi que nos fournisseurs opèrent de manière éthique. La durabilité, c’est bien plus que réduire les émissions de CO2.

Qu’est-ce que tout cela va coûter au client?

Devenir plus durable exige évidemment des investissements. Laurens van Reijen reconnait que son secteur ne doit pas se plaindre sur le plan des moyens. ‘Cela aurait été plus compliqué au beau milieu de la bulle dotcom. Mais dans notre secteur, nous avons continué de croître durant la pandémie, ce qui nous permet de prendre ce genre d’initiative.’ Il se targue que ces coûts n’auront pas un impact sur le prix des services de son entreprise: ‘Nous progressons de dix pour cent par an. J’estime donc que nous pouvons amortir ce surcoût. Nous n’allons pas appliquer d’augmentations de prix. Nous opérons sur un marché florissant, ce qui nous permet de faire ce genre de chose.’

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