La ville de Courtrai achète des données de GSM à des fins de marketing urbain

Pieterjan Van Leemputten

Tout visiteur de la ville de Courtrai est automatiquement identifié en tant que tel. Ces données sont collectées par Proximus et revendues à la ville.

Selon la chaîne flamande VRT, Courtrai verse 40.000 euros par an pour ce projet consistant à la fourniture trimestrielle de données sur les visiteurs de la ville. Durant les mois d’été, il est question en moyenne de 19.558 visiteurs par jour, hors habitants et étudiants.

Ce projet est cependant controversé dans la mesure où les visiteurs ne donnent pas leur autorisation pour être ainsi suivis. Mais il a néanmoins reçu le feu vert de la part de l’autorité pour la protection des données, parce que ces dernières sont rendues anonymes. La ville ne sait donc pas qui la visite, mais bien de quelles provinces ou pays proches les visiteurs arrivent. Les chiffres mesurés sont également extrapolés, afin de ne pas reprendre les clients non Proximus dans les statistiques.

“Ce ne sont pas des visiteurs individuels car nous ne pouvons pas tracer ou suivre des gens. Mais ce sont pour nous des tendances et des évolutions quant à la provenance des visiteurs, du temps qu’ils passent chez nous et de la manière dont ils se déplacent dans la ville”, déclare l’échevin en charge de l’économie Arne Vandendriessche.

Données de paiement

Avec ces données, Courtrai entend dynamiser son économie et son tourisme. La ville peut ainsi mettre en oeuvre des campagnes de marketing plus ciblées ou savoir quels magasins sont surtout populaires. Dans ce dernier cas, la ville va aussi collaborer avec Mastercard et Maestro pour connaître les montants dépensés par les visiteurs.

“Si l’on combine ces chiffres avec les données d’utilisation de Visa et/ou de Bancontact, nous saurons à quoi l’argent est consacré et pourquoi les personnes viennent chez nous. Ou quel événement attire les visiteurs”, précise Vandendriessche.

Refus?

Même s’il ne s’agit pas de données individuelles, l’utilisateur a le droit de refuser de participer au projet, toujours selon Vandendriessche. Et de se référer ici au site web de l’autorité pour la protection des données, qui ne contient cependant pas d’informations concrètes sur une option de retrait (‘opt-out’). La page analytique de Proximus ne mentionne pas non plus cette possibilité. On y indique même que la confidentialité est garantie, parce qu’il ne s’agit pas de données individuelles.

Nous avons demandé à Proximus si cette option de retrait n’existait pas encore. L’opérateur nous a répondu qu’il n’était pas légalement tenu de le prévoir, parce qu’il s’agit de données rendues anonymes. “Nous examinons cependant la possibilité de l’implémenter à l’avenir”, a précisé le porte-parole Fabrice Gansbeke à Data News.

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