La vente publique de biens immobiliers désormais possible en ligne

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Dorénavant, la vente publique de votre habitation pourra se faire entièrement en ligne. La fédération des notaires vient en effet de présenter dans ce but la plate-forme en ligne Biddit.

Quiconque souhaite vendre un bien, disposera désormais d’une possibilité supplémentaire qui viendra s’ajouter aux offres de gré à gré chez le notaire, à la vente via un agent immobilier ou à la vente publique aux enchères. L’association des notaires lance dès aujourd’hui la possibilité de faire se dérouler une vente publique entièrement en ligne via Biddit. “Le pendant d’eBay pour le notariat”, explique Paul Danneels, chief transformation officer chez Fednot. Le notariat servira ici de commissaire-priseur et veillera aux garanties requises et à la sécurité juridique tant pour le vendeur que pour l’acheteur. Autrement dit, le notaire continuera d’assumer ses devoirs comme dans le cas d’une vente publique traditionnelle, mais la transaction se fera nettement plus vite.

Transparence des offres

“Comme les contrôles nécessaires seront effectués anticipativement, l’acte pourra en principe être signé déjà le lendemain de la clôture des offres en ligne”, ajoute Danneels. “Les notaires s’engagent à faire signer l’acte dans les plus brefs délais avec un maximum de 2 semaines après la clôture des offres. Il y va de l’intérêt tant de l’acheteur que du vendeur. C’en sera donc terminé du système compliqué des jours de séance et de l’imprécision quant à savoir précisément quand un bâtiment changera de propriétaire.” Les vendeurs ne devront plus craindre les fausses offres car il faudra se connecter avec sa carte d’identité électronique ou via l’appli Itsme par exemple. Tant le vendeur que les candidats-acheteurs auront ainsi une vue transparente sur les offres faites, mais il n’y aura que le notaire qui verra apparaître les noms des personnes qui émettront les offres. Dès que les offres seront clôturées – actuellement, le délai est fixé à une semaine -, le bien immobilier sera aussitôt attribué à l’offre la plus élevée. “Cette situation sera du reste unique en Europe. La France dispose bien d’une plate-forme similaire, mais il n’y est pas question d’attribution”, poursuit Danneels. Par souci de clarté, l’objectif des notaires n’est pas d’assumer le rôle de l’agent immobilier. “Pour les agents immobiliers, cela peut générer un nouveau défi à relever. Ils pourront collaborer et prodiguer des conseils sur les prix durant les enchères”, prétend encore Danneels.

Avec Biddit, la fédération des notaires vise dans un premier temps les jeunes couples qui recherchent une première habitation et qui sont déjà familiers avec les canaux en ligne. Mais les quadragénaires à la vie professionnelle très active qui recherchent une seconde résidence, constituent également un groupe-cible. Le montant total que le vendeur devra verser au notaire, sera dans la lignée de celui d’une vente publique traditionnelle, quoique quelque peu inférieur dans la mesure où un certain nombre de coûts disparaissent, tels les frais administratifs des jours de séance, des déplacements, etc.

Biddit est un développement Java tournant dans le nuage. Ce développement résulte d’une collaboration avec Cronos. Dans une première phase, 50 à 100 biens seront proposés. A partir de septembre, la plate-forme devrait être pleinement opérationnelle. Fednot s’attend à vendre à coup sûr 20.000 biens par an via Biddit. En guise de comparaison, quelque 100.000 biens en tout sont vendus par an en Belgique. 7.000 d’entre eux le sont par le biais d’une vente publique, et ce nombre diminue chaque année.

Lancement aussi d’une startup de ventes publiques

Ce n’est pas un hasard si, tout récemment, Vendomi a été lancée. Il s’agit là d’une initiative privée, qui propose également une plate-forme en ligne de ventes publiques. “Avec Vendomi, nous portons enfin la vente publique notariales sur internet”, déclare l’entrepreneur Bart De Witte dans un communiqué de presse. Mais la différence avec Biddit réside dans le fait que Vendomi ne reprend pas le rôle du notaire. “C’est encore et toujours le notaire qui se charge de la vente publique”, ajoute De Witte. Dans une première réaction, Christian Luyten de Fednot met en garde contre une logique commerciale: “Nous pensons que la prudence est de mise car les intérêts du citoyen ne peuvent être supplantés par des enjeux commerciaux.”

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