La Silicon Valley veut Michael Bloomberg à la présidence, mais a-t-il une chance?

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Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

L’industrie technologique de la Silicon Valley considère comme ‘l’un des siens’ Michael Bloomberg, fiscalement conservateur et socialement libéral. Voilà pourquoi elle le verrait bien en tant que nouveau président des Etats-Unis. La question est de savoir s’il a une chance de le devenir.

Car le milliardaire et ex-maire de New York entrerait dans la course à la Présidence en tant que troisième candidat indépendant. Sans le support des partis démocrate ou républicain, il pourrait briguer la Maison Blanche, comme il l’a annoncé le mois dernier, même si sa participation dépend encore de certains éléments.

Il est en effet très probable qu’il entre dans la course, si le sprint final oppose en fin de compte le Républicain Donald Trump au Démocrate Bernie Sanders. Trump tire le parti républicain vers l’extrême droite, alors que Sanders pousse son parti vers son aile gauche. Si cela se termine par une lutte entre ces deux candidats, Bloomberg pourrait occuper l’énorme espace central les séparant.

A présent, il ressort de certaines sources de The Guardian que l’industrie technologique de la Silicon Valley le verrait très bien occuper la fonction de président. Elle considère en effet Trump comme ‘le mauvais milliardaire’ et Bloomberg comme un good guy, déclare-t-on chez Google et Twitter.

Aucun candidat technologique

Bloomberg obtiendrait ce support en grande partie du fait de l’absence de candidats technologiques. Hillary Clinton n’a pas bonne presse depuis son scandale des courriels, et même si Trump utilise Twitter comme un… possédé, il ne se distingue pas par des déclarations les plus sensées qui soient. “L’homme qui a gagné les primaires au New Hampshire, a ouvertement appelé à fermer internet, afin de combattre l’IS”, déclare Garrett Johnson de la jeune entreprise SendHub au journal The Guardian.

Clinton dispose cependant d’une arme secrète en la personne du président d’Alphabet, Eric Schmidt. Celui-ci a créé une start-up destinée à faire de Clinton la prochaine présidente des Etats-Unis. Elle peut également compter sur une partie de l’équipe de campagne de Barack Obama, celle-là même qui a aidé ce dernier à accéder à la Maison Blanche grâce à l’utilisation de la technologie.

“Trop petit, trop juif et trop riche”

Bloomberg est donc devenu le candidat numéro un de la Silicon Valley, même s’il a déjà affirmé qu’il n’avait que peu de chances d’y arriver car il se juge ‘trop petit, trop juif et trop riche’ pour cela. Mais la Silicon Valley voit en lui un exemple: l’entrepreneur des entrepreneurs. Car Bloomberg a engrangé ses milliards en rendant aisément disponibles des informations sur le monde financier et en se faisant payer pour cela.

“Il existe à présent des centaines d’entreprises qui tentent de vendre des abonnements, et la plupart disposent de services de données. Or c’est à lui (Bloomberg, ndlr) qu’on le doit”, prétend l’ex-rédacteur de TechCrunch à The Guardian. En tant que maire de New York, il peut s’enorgueillir aussi d’un formidable CV car la ville a très bien évolué sous sa direction. Il est à ce titre un exemple pour beaucoup de personnes qui lancent une start-up, mais de là à savoir s’il pourra remporter la course?

Jamais encore un candidat indépendant comme président

Jamais encore un candidat indépendant n’a pu devenir président des Etats-Unis. Le dernier à avoir tenté sa chance fut Ross Perot en 1992, qui obtint 19 pour cent des votes. Cette année-là, c’est le Démocrate Bill Clinton qui l’emporta sur le Républicain George Bush. Les spécialistes estiment d’ailleurs que la victoire de Clinton fut surtout due au fait que Perot s’empara de votes en faveur de Bush. Aujourd’hui, l’on pense que Bloomberg pourrait priver surtout les Démocrates de voix, s’il se présente comme candidat.

Bloomberg déclare réfléchir encore jusqu’en mars sur une participation éventuelle, afin de lui permettre de connaître les résultats de plusieurs primaires. S’il décide de se lancer, il injectera un milliard de dollars dans la campagne, a-t-il annoncé à des amis. Mais il va d’abord patienter pour savoir comment les choses se présenteront après les primaires en Caroline du Sud et au Nevada, le 20 février.

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