Kristof Van der Stadt

La sécurité de nos enfants mérite toute notre attention

Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

De retour sur les bancs de l’école, sur une petite chaise inconfortable par une après-midi étouffante de cette fin d’été. A écouter l’institutrice de 5e année se présenter aux parents et, surtout, exposer son programme scolaire.

La sécurité de nos enfants mérite toute notre attention

Un programme chargé que les enfants devront assimiler durant cette année charnière. Une présentation PowerPoint affichée sur un écran intelligent en classe et un exposé duquel – la chaleur et l’odeur de la classe aidant – mon esprit finit par décrocher. La nostalgie m’envahit et je repense à mes propres expériences à l’école primaire. Pas question alors de tableau intelligent ou d’ordinateurs – et encore moins de tablettes : le rétroprojecteur et le papier carbone étaient alors des outils de pointe. Quelques notes de musique – pas de CD, ni de MP3, mais des K7 – représentaient le point d’orgue multimédia de la semaine.

Certes, depuis des années, l’enseignement se numérise. Les leçons se font toujours davantage sur ordinateur et non plus sur papier. Devoirs et exercices ? Sur ordinateur. Les élèves et les étudiants peuvent même utiliser leur tablette en classe. Et la classe se transforme également : le tableau intelligent remplace le tableau noir et la craie devient numérique. L’évolution est en marche depuis quelques années déjà et la numérisation s’accélère.

Un appel sur mon smartphone me tire de ma rêverie : vite, couper la sonnerie. Pas question d’utiliser son mobile en classe.

En soi, le numérique est une bonne chose: il permet à nos enfants en âge de scolarité de rester en contact avec la vie de tous les jours et d’apprendre que ces outils numériques ne servent pas uniquement pour jouer des jeux ou regarder des vidéos amusantes sur YouTube. Et que dans cette évolution vers le numérique, la pensée computationnelle retiendra davantage l’attention, ce qui est une bonne chose.

Reste qu’à mon avis, un élément fondamental fait – malheureusement – défaut dans la transformation numérique de notre enseignement. Ne serait-il en effet pas grand temps de s’intéresser à la sécurité sur l’Internet ? Et pas sous la forme d’un cours unique donné simplement par le responsable IT de l’école, mais d’une série de leçons adaptées à l’âge des élèves: comment surfer de manière sûre et responsable sur l’Internet, comme utiliser les jeux, les applis, les chats et les smartphones?

La sécurité routière fait partie de la formation de nos têtes blondes, mais aucune formation n’est donnée sur la sécurité sur l’Internet.

La sécurité routière fait partie de la formation de nos têtes blondes, mais aucune formation n’est donnée sur la sécurité sur l’Internet. Or une information pertinente est nécessaire, pas uniquement pour les enfants, mais aussi pour les parents et les enseignants. L’équipe Clicksafe de Child Focus l’a d’ores et déjà bien compris et propose de très nombreuses informations, tandis que le Safer Internet Day – la journée mondiale annuelle de l’Internet sécurisé – représente une initiative louable.

Reste qu’il faut aller au-delà d’un jour par an à l’école. Pourquoi ne pas en faire une matière obligatoire? La sécurité de nos enfants mérite toute notre attention. Et il vaut mieux commencer avant qu’il ne soit trop tard. Les tout petits manient déjà la tablette dont ils se servent pour toutes sortes d’applis et de jeux. Même les parents et les enseignants ont intérêt à bénéficier de telles formations. L’une des erreurs les plus souvent commises par les parents est en effet d’oublier le volet en ligne des jeux. Savent-ils par exemple que des jeux très populaires et apparemment innocents comme Hay Day ou Clans comportent un module permettant de chatter entre membres d’une équipe? Vos enfants savent-ils ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas dire? Ce n’est pas parce que quelqu’un affirme qu’il a 12 ans qu’il ne ment pas. Nos enfants ont peut-être déjà entendu cette affirmation.

“Et, chers parents, avez-vous une demande à formuler?”, lance l’institutrice. Celle-ci paraît attentionnée et motivée. Ce qui n’est pas négligeable. L’année scolaire s’annonce bien.

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