La Russie se recentre sur sa propre infrastructure internet

(illustration) © Getty Images
Pieterjan Van Leemputten

La Russie se voit également isolée en ligne. L’un de ses plus importants fournisseurs dorsaux internet se retire en effet, ce qui fait que le pays ne recourra bientôt plus qu’à des fournisseurs DNS russes, même si ce n’est pas pareil à se couper d’internet.

Cogent Communications, l’un des principaux ‘internet backbone providers’, ne collaborera plus avec les opérateurs russes suite à l’invasion de l’Ukraine, selon le Washington Post. L’entreprise compte parmi ses clients entre autres le fournisseur Rustelecom, les opérateurs mobiles MegaFon et Veon, tout comme le moteur de recherche Yandex.

Des acteurs tels la firme américaine Cogent se concentrent notamment sur les liaisons intercontinentales. Même si la Russie possède encore d’autres fournisseurs dorsaux internet, le retrait de l’un des plus grands entraînera probablement des connexions plus lentes.

Pas question ‘de se couper d’internet’

En même temps, le gouvernement russe a annoncé toute une série de contraintes d’ici le vendredi 11 mars. Voilà ce que révèle le canal d’actualité biélorusse indépendant Nexta sur Twitter notamment. Cette information est par beaucoup interprétée comme une coupure totale d’internet, ce qui n’est pas tout à fait vrai.

A ce qu’on sache, il est demandé à pourvoir les comptes personnels auprès de registraires de noms de domaine d’un nouveau mot de passe et à utiliser là où c’est possible le contrôle à deux facteurs (2FA). Les joueurs en ligne doivent aux aussi migrer vers des serveurs DNS en Russie et supprimer tout code Javascript d’origine étrangère de leurs pages. Les informations publiques doivent être dirigées vers un nom de domaine .ru. Cela veut surtout dire que les sites et services russes se trouveront à peine encore sur de l’infrastructure étrangère.

Mais il n’est pour autant pas question d’une coupure pure et simple d’internet. C’est ainsi que le trafic internet vers les sites en dehors de la Russie restera en principe possible, même si ce trafic transitera par des fournisseurs DNS locaux. Il est évident que les plates-formes russes seront soumises à la censure et à la réglementation. Du point de vue technique, il ne sera pas question d’un confinement, mais cela facilitera la censure ou la coupure d’accès à certains services.

Pareille approche semble toutefois surtout être une protection supplémentaire contre les cyber-attaques ou les hackers. En 2019 déjà, il y avait eu un exercice à de ce genre. C’est ainsi que la Russie avait réalisé une copie locale du système de routage DNS et qu’on avait examiné si l’internet russe assimilerait facilement ce passage. A l’époque, on avait essentiellement appris aussi que cet exercice s’avérait nécessaire pour pouvoir se couper de l’extérieur en cas de lourdes cyber-attaques étrangères.

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