La prochaine scission: celle de Symantec

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Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Après eBay/PayPal et HP, voici que le spécialiste de la sécurité Symantec vient à son tour de décider de se subdiviser en deux entreprises.

Depuis que le spécialiste de la sécurité Symantec a racheté en 2005 l’entreprise de gestion de données Veritas pour 10,2 milliards de dollars, la fusion qui en a résulté, n’a jamais vraiment donné les résultats souhaités. Après une période de résultats mi-figue mi-raisin et avec, récemment, l’arrivée d’un nouveau CEO à sa tête, Symantec suit à présent l’exemple d’eBay/PayPal et de HP de se séparer en deux entités.

Sécurité et données

Le conseil d’administration de Symantec a donné son fiat pour une scission en deux entreprises, qui se focaliseront respectivement sur la sécurité et sur la gestion de l’information (IM). Selon le CEO nouvellement confirmé Michael Brown, les deux entités rechercheront chacune “des opportunités et des défis de marché spécifiques. Il est clair que le succès tant dans la sécurité que dans la gestion de l’information exige des stratégies différentes, des investissements ciblés et de l’innovation ‘go to market’.” Après la scission, les deux entreprises se concentreront chacune sur leur marché, leur recherche, leur approche ‘go-to market’, leur stratégie, leurs partenariats et l’utilisation de leur capital.

L’entité de sécurité se focalisera comme avant sur une vaste gamme de produits tant pour les consommateurs que pour les entreprises, une offre regroupant les produits Symantec et Norton, y compris l”advanced threat protection’ et la protection contre les fuites de données. Au cours de l’exercice 2014, cette activité a représenté un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de dollars pour Symantec.

De son côté, l’entreprise d”information management’ ciblera un marché d’une valeur de quelque 11 milliards de dollars (en 2013), où elle assumera une position de leader (présente dans 75% des entreprises du Fortune 500). Parmi ses produits, l’on retrouvera du software et des appareils (appliances) pour les backups, ainsi que pour la gestion du stockage et l’accessibilité des données, y compris une intégration aux services cloud. Elle proposera aussi une protection contre la perte de données personnelles. Au cours de l’exercice 2014, cette activité a représenté un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de dollars pour Symantec.

Actions

La scission prendra la forme d’une répartition exempte d’impôts des actions de l’entreprise de gestion de l’information parmi les actionnaires de Symantec. Elle devra être terminée d’ici la fin de 2015. L’entreprise confirme entre-temps les attentes en matière de chiffre d’affaires et de résultats d’exploitation.

L’actuel CEO Michael Brown deviendra président et CEO de l’entreprise de sécurité qui continuera d’opérer sous l’appellation Symantec, alors que John Gannon sera le general manager de l’entreprise de gestion de l’information. Précédemment, Gannon a aussi travaillé chez Veritas.

La scission devrait clôturer une période au cours de laquelle Symantec a enregistré des résultats d’exploitation souffreteux et a changé deux fois de CEO au cours des deux dernières années. Son chiffre d’affaires a régressé. Symantec a attribué ces résultats au recul des ventes de PC, ce qui a impacté celles des produits anti-virus. En outre, Symantec souffre aussi de la concurrence de nouveaux venus (tels FireEye), dont les produits peuvent faire face aux cyber-attaques les plus complexes. Symantec se targue cependant d’avoir parmi toutes les entreprises de sécurité la vision la plus large des événements sécuritaires sur les systèmes. “Nous ne savons pas ce que fait la NSA”, déclare Michael Brown, “mais du côté civil, nous croyons que Symantec est le plus grand.”

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