La police bute sur les communications internet

Des criminels mènent la vie dure aux enquêteurs en effectuant leurs communications sensibles par le biais de services internet plutôt qu’au moyen du téléphone. Cela est dû en partie à une législation déficiente.

Des criminels mènent la vie dure aux enquêteurs en effectuant leurs communications sensibles par le biais de services internet plutôt qu’au moyen du téléphone. Cela est dû en partie à une législation déficiente.

Le journal De Standaard annonce aujourd’hui que le Service de la Politique Criminelle confirme qu’il faut davantage de moyens pour mettre les communications sur écoute. Actuellement, les enquêteurs peuvent sous certaines conditions mettre une ligne téléphonique sur écoute, mais dans le cas d’affaires vraiment délicates, ils devraient pouvoir migrer vers Skype, WhatsApp ou d’autres services téléphoniques ou de messagerie.

Le journal indique les services de police devraient pouvoir écouter plus de personnes gravitant dans l’environnement d’un suspect. Selon De Standaard, ce genre d’opérations a coûté 14,4 millions d’euros en 2013. Mais si la police pouvait aussi recourir à la mise sur écoute en ligne, ces coûts se réduiraient.

Il n’empêche qu’il reste un certain nombre d’obstacles à lever, avant que les services de police puissent écouter les communications internet. Avant tout, il faut que la loi belge le permette. En outre, il doit s’agir d’une interprétation au sens large des services de communication. Skype pourrait alors être assimilé à une ligne téléphonique et WhatsApp à un service SMS. Il y a en outre plusieurs services (Snapchat, Kik, Viber,…) qui fonctionnent ou non avec du son, des images, du texte ou des photos.

Il convient encore d’ajouter que des services internet étrangers ne sont pas prêts à accorder facilement un accès à des autorités ou à des services de police. La confiance dans ce genre de services commerciaux (et donc dans leur utilisation) dépend de la façon dont une entreprise considère la confidentialité de ses utilisateurs. De plus, l’on peut trouver suffisamment d’outils de communication spécialisés dans la réalisation anonyme de conversations.

Aujourd’hui, il existe bien la loi sur la rétention de données, une directive européenne qui stipule que les fournisseurs doivent tenir à jour les données de communication des conversations téléphoniques et des courriels pendant un certain temps. Ces données sont notamment l’expéditeur, l’adresse IP et la date, mais pas le contenu.

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