La norme de rayonnement qui empêche le déploiement du 4G à Bruxelles

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Pour nos voisins du nord, il s’agit assurément d’une blague typiquement belge, mais le fait est pourtant que les normes de rayonnement établies par la Région Bruxelles-Capitale ne donnent quasiment aucune latitude aux opérateurs belges pour déployer le 4G. “Avec ces normes de rayonnement, il est quasiment impossible de déployer le 4G”, déclare Frédérique Verbiest de Belgacom. Chez Mobistar, l’on tient le même discours négatif. L’opérateur souhaite lancer commercialement le 4G l’année prochaine en Belgique, mais se heurte au problème de Bruxelles. “Les normes de rayonnement actuelles à Bruxelles, les plus strictes au monde,….

Pour nos voisins du nord, il s’agit assurément d’une blague typiquement belge, mais le fait est pourtant que les normes de rayonnement établies par la Région Bruxelles-Capitale ne donnent quasiment aucune latitude aux opérateurs belges pour déployer le 4G. “Avec ces normes de rayonnement, il est quasiment impossible de déployer le 4G”, déclare Frédérique Verbiest de Belgacom.

Chez Mobistar, l’on tient le même discours négatif. L’opérateur souhaite lancer commercialement le 4G l’année prochaine en Belgique, mais se heurte au problème de Bruxelles. “Les normes de rayonnement actuelles à Bruxelles, les plus strictes au monde, rendent très malaisé le déploiement d’un réseau 4G. Sur ce plan, nous sommes aux prises avec les mêmes difficultés que Belgacom”, explique Mathieu Van Overstraeten, porte-parole de Mobistar.

A Bruxelles, le champ électromagnétique des antennes ne peut dépasser la norme de 3 volts par mètre. En outre, une limite d’1,5 volt par mètre dans un rayon de 200 mètres autour de chaque antenne est imposée à chaque opérateur. La Région Bruxelles-Capitale applique ainsi la norme la plus rigoureuse au monde. Benoit Scheen, qui était en 2010 encore CEO de Mobistar, avait à l’époque déjà averti que cette norme de rayonnement “hypothèque le futur déploiement de l’internet mobile à Bruxelles”. La Flandre et la Wallonie appliquent pour leur part des règles nettement moins strictes.

Bruxelles risque-t-elle ainsi de manquer le train 4G? Ce serait à tout le moins étonnant, dans la mesure où Belgacom possède un million de clients environ dans la Région Bruxelles-Capitale, dont beaucoup pour des raisons professionnelles. Pour faire quand même quelque chose pour ces clients, Belgacom va continuer de mettre à niveau son réseau 3G vers la norme HSPA+ (‘evolved high speed packet access’): une technologie qui permet de tirer des vitesses plus élevées du réseau 3G. HSPA+ doit être considérée comme l’étage le plus élevé possible d’une tour, alors que LTE pose les fondements d’une nouvelle tour potentiellement beaucoup plus haute. Si l’on exprime cela en vitesses théoriques, HSPA+ atteint dans des conditions idéales une vitesse de téléchargement maximale de 168 Mps et une vitesse de chargement de 22 Mbps, alors qu’avec LTE, il est question de 300 Mbps (down) et de 75 MBps (up). Comme toujours dans le petit monde mobile, les vitesses sont très nettement inférieures dans la pratique. Belgacom estime que dans les conditions idéales, le consommateur pourra atteindre 80 Mbps avec le 4G.

L’un des utilisateurs de test du haut débit mobile 4G est l’Universitair Ziekenhuis van Brussel (UZ Brussel) qui a lancé un projet-pilote par lequel un médecin peut examiner à distance un patient dans une ambulance en circulation. Le test a été réalisé dans le parc industriel de Haasrode, mais l’UZ Brussel souhaiterait mettre en pratique le système l’année prochaine. “Nous espérons alors pouvoir utiliser le 4G à Bruxelles. Dans le cas contraire, nous devrons faire avec les moyens du bord”, a déclaré le professeur Jacques De Keyser de l’UZ à l’agence de presse Belga.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire