La crise du corona touche les scale-ups, mais ne les abat pas

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Pieterjan Van Leemputten

Les scale-ups ressentent elles aussi l’impact de la pandémie du covid-19. Elles sont certes toutes touchées, mais la plupart d’entre elles ne se font pas trop de souci, même si cela dépend beaucoup du secteur dans lequel elles sont actives.

Deloitte a enquêté auprès de 71 scale-ups, dont la plupart sont belges ou ont leur siège en Belgique. Il en ressort que 7 sur 10 pensent survivre à la crise. Et la même proportion estime même en sortir plus forte à terme.

83 pour cent d’entre elles s’attendent à peu ou pas d’impact négatif sur leur financement, alors que 55 pour cent ne devaient pas encore exploiter complètement les mesures de soutien. Seuls quatre pour cent les ont déjà entièrement utilisées.

Interrogées sur leurs principales préoccupations actuellement, 82 pour cent des scale-ups ont cité le fait que de nouveaux accords commerciaux ou de nouveaux clients se présentent en moins grand nombre ou avec du retard. 45 pour cent se font du souci à propos d’accords, de salons et de voyages internationaux annulés, alors que 38 pour cent ont des soucis de cash-flow et de liquidités.

Chiffre d’affaires en baisse

Mais elles ne sont pas immunisées contre l’impact du virus. Toutes les scale-ups interrogées s’attendent à une perte de chiffre d’affaires. Plus la perte sera grande, plus fort sera l’impact, même si cela ira partiellement de pair avec les attentes de croissance assez élevées des plus petites scale-ups.

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C’est ainsi que la croissance attendue par les entreprises, dont le chiffre d’affaires est inférieur à un million d’euros, était au départ de 98 pour cent. A présent, cette attente est déjà de moitié inférieure à 49 pour cent. Chez les entreprises, dont le chiffre d’affaires oscille entre un et trois millions d’euros, l’attente était de croître de 49 pour cent, contre 29 pour cent à présent. Et chez les scale-ups, dont le chiffre d’affaires dépasse les trois millions d’euros, la croissance attendue était de dix pour cent et ramenée aujourd’hui à trois pour cent.

Les soins de sante face à la mobilité

L’impact dépend aussi fortement du secteur d’activité. Les entreprises actives dans les soins de santé et les sciences de la vie sont les plus optimistes avec un recul attendu de 11 pour cent du chiffre d’affaires. Dans les domaines du commerce numérique, des médias et des loisirs (-12 pour cent), de la durabilité et de la communication (tous deux -15 pour cent), le recul est encore acceptable. Dans les catégories ‘data & insights’ (-24 pour cent) et services (-27 pour cent), l’impact est déjà plus grand, alors que les entreprises se focalisant sur les logiciels professionnels tablent sur une régression de 57 pour cent de leur chiffre d’affaires.

Mais les principales victimes semblent être les scale-ups actives dans la mobilité, qui s’attendent, selon Deloitte, à une baisse de 160 pour cent de leur chiffre d’affaires.

Moins de travail, peu de licenciements

Les scale-ups prennent actuellement des mesures en vue de réduire leurs coûts. 51 pour cent d’entre elles ont déjà réduit leurs coûts d’exploitation, 41 pour cent ont fait appel au chômage temporaire, et 39 pour cent ont amélioré leur fonds de roulement.

Deloitte signale qu’avec la crise actuelle, il faut disposer d’un puissant leadership et d’une organisation flexible. “Les scale-ups tirent avantage de leurs particularités et réagissent de manière alerte à la crise en adaptant rapidement leur proposition de valeur et leur modèle d’entreprise”, déclare Michele Gabriël, director growth strategy et M&A.

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Ce qui est étonnant, c’est qu’il n’y a pas eu énormément de licenciements. Seule une scale-up interrogée sur sept, soit quatorze pour cent, a dû se séparer de collaborateurs. Seuls quinze pour cent ont déclaré qu’il y aurait une pause ou un certain retard dans de nouveaux engagements de personnel.

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