La cause de l’échec du lancement Galileo à présent connue

© ESA
Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Une erreur de conception a provoqué le lancement avorté des deux premiers satellites de production du système de localisation et de navigation Galileo.

Fin août, c’était l’échec du lancement des deux premiers satellites de production du système de localisation et de navigation européen Galileo. Ces deux satellites – Doresa et Milena, des noms inventés par des enfants européens – prirent une longue orbite elliptique au lieu de l’orbite circulaire requise.

Conduite de carburant gelée

D’une enquête il ressort à présent qu’une conduite d’alimentation en carburant du dernier étage – Fregat – avait été installée trop près d’un tuyau où passe l’hélium inflammable extrêmement froid. Il en résulta que la conduite de carburant gela suffisamment longtemps pour causer des problèmes de fonctionnement des moteurs de l’étage Fregat, ce qui fait que les satellites prirent des orbites incorrectes. Manifestement, un quart des étages de fusée Fregat ont été construits selon ce concept, mais ce genre de problème ne pourrait se manifester que dans certains types de mission seulement. Le constructeur de l’étage Fregat – NPO Lavotsjkin de Moscou – affirme que le concept peut être aisément adapté en vue des prochains lancements. Il appartient à présent à la Commission européenne de décider si les lancements prévus pour décembre seront maintenus ou si l’on attendra que la fusée lanceuse fonctionne correctement lors d’un prochain vol avec d’autres satellites.

Satellites sous contrôle

L’agence aéronautique européenne ESA et le constructeur OHB annoncent que les satellites sont ‘en bon état’ et sous le contrôle complet de la station terrestre. Actuellement, l’on examine la possibilité d’encore utiliser ces satellites, même s’il subsiste de sérieuses restrictions. C’est ainsi que du fait de leur orbite elliptique, ils sont souvent soumis à plus de rayonnement que prévu, ce qui peut réduire leur durée de vie. Il s’agit aussi d’attendre pour savoir si et comment le signal des horloges extrêmement précises à bord des satellites sera impacté par l’orbite divergente. En outre, il reste le problème de la réserve de carburant limitée à bord, ce qui réduit les possibilités de changements d’orbite, dans l’optique d’une durée d’utilisation suffisamment longue. Le constructeur OHB demeure cependant optimiste et déclare qu’avec quelques modifications orbitales, les satellites “pourront néanmoins être partiellement utilisés dans le programme Galileo et remplir une fonction de navigation.”

Le système de localisation et de navigation européen Galileo est l’un des quelques systèmes du genre déjà dans l’espace (ou à tout le moins prévus), outre le GPS américain VS, le Glonass russe et d’autres systèmes chinois, indien (planifié) et japonais. L’importance de disposer de plusieurs systèmes actifs du genre a précédemment cette année encore été souligné par la panne générale du système Glonass durant pas moins de 11 heures.

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