La Belgique va investir 5 millions d’euros dans des superordinateurs européens

BrENIAC: le plus puissant superordinateur de notre pays est hébergé à la KU Leuven. © KUL
Pieterjan Van Leemputten

Le gouvernement fédéral belge va, conjointement avec douze autres pays membres de l’UE, investir davantage dans le projet EuroHPC européen. Voilà qui permettra d’ajouter quatre superordinateurs supplémentaires sur le sol européen et de pouvoir procéder à ce qu’on appelle de l”exascale computing’ (informatique exascale).

Le conseil ministériel vient de décider, sur la proposition de la ministre en charge de la politique scientifique Sophie Wilmès et du ministre compétent pour l’agenda numérique Philippe De Backer, de libérer cinq millions d’euros pour ce projet. Les gouvernements des régions peuvent également investir, mais le montant n’est pas encore fixé.

Exascale computing’

L’argent belge sera ajouté à celui de douze autres pays membres et de la Commission européenne et sera utilisé pour acheter quatre superordinateurs d’ici 2020. Deux d’entre eux seront des machine ‘pre-exascale’ et pourront effectuer cent millions de milliards de calculs par seconde (1017), alors que les deux autres seront des superordinateurs de milieu de gamme, capable d’effectuer 1016 calculs à la seconde.

L’achat de ces machines doit ouvrir la voie au développement d’un ordinateur ‘exascale’ sur base de la technologie européenne d’ici 2022-2023. Ce dernier devrait pouvoir effectuer un milliard de milliards (1018) calculs à la seconde.

Dans quel but?

Dans un premier temps, l’Europe entend avec cet achat fournir l’infrastructure nécessaire aux innovations de top-niveau, comme la co-conception de machines ‘exascale’ européennes et le développement d’applications (et des capacités humaines) en matière de superordinateurs. Sur un plan plus pratique, il s’agit par exemple de mettre au point des médicaments ou de faire évoluer la médecine personnalisée, du fait que ce genre de machine est capable de traiter ultra-rapidement d’énormes quantités de données.

Au niveau géopolitique, il y a aussi le fait que les Etats-Unis, le Japon et la Chine disposent aujourd’hui déjà de divers superordinateurs. Or qui dit plus de puissance de calcul, dit aussi davantage de possibilités d’innovation. En d’autres mots, l’Europe ne veut pas se laisser distancer.

1 milliard d’euros (environ)

Le projet EuroHPC (European High-Performance Computing) existe depuis trois ans maintenant, puisqu’il remonte au 23 mars 2017 exactement, et avait reçu à l’époque le soutien de sept états membres (France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Espagne). La Belgique rejoignit ce groupe en juin 2017, même si aucun montant exact n’était encore fixé à ce moment. La Slovénie, la Bulgarie, la Suisse, la Grèce et la Croatie lui emboîtèrent alors le pas.

En tout, l’Europe entend investir ‘un milliard d’euros‘ dans le projet, bien que cela demande l’une ou l’autre nuance. L’UE indiqua début 2018 qu’elle fournira 486 millions d’euros et qu’elle attend un montant identique de la part des pays membres. Le montant total serait donc de 972 millions d’euros, mais ‘un milliard’ marque davantage les esprits dans un communiqué de presse.

On verra si ce montant sera effectivement atteint, car en septembre dernier encore, l’Europe pensait que 25 états membres allaient participer au projet. Or il n’y en a que 13 pour l’instant. Il faut cependant compter aussi sur des investissements d’acteurs privés, qui devraient représenter quatre cent millions d’euros supplémentaires.

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